[PREMIERE] Ammar 808 "Geeta duniki (feat. Susha)”

48h avant de sortir Global Control / Invisible Invasion sur le toujours défricheur label Glitterbeat, le producteur tunisien offre au Grigri un extrait complètement tourneboulant de cet album ovniesque enregistré lors d’un trip de 24 jours dans le sud de l’Inde. Une musique mystique et synthétique dans tous les sens du terme.

“Que cet album soit mon offrande aux jours incertains à venir, afin que nous puissions faire la paix avec nos peurs”. Voilà le souhait de Sofyann Ben Youssef, l’homme derrière les machines, les synthés et les beats d’Ammar 808. Lu comme ça, on pourrait croire à un disque anti-Covid, surtout quand on sait qu’il s’intitule Global Control / Invisible Invasion. Et pourtant, il n’en est rien. Déjà parce que le projet est né l’an dernier, avant l’épidémie. Et puis parce que le producteur tunisien proche de Sofiane Saidi évoque plutôt le système de croyance hindou: “l’invasion invisible se produit dans le cerveau, dans l’âme. Nous sommes envahis sans même le voir et ce système décrète notre sort”.

Logique puisque ce disque a été enregistré l’an dernier lors d’un trip de 24 jours dans la région de Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde. Plutôt connu pour ses visions futuristes de la musique arabe, que ce soit avec son génial Bargou 08 ou dans son Maghreb United, Sofyann Ben Youssef s’est donc nourri cette fois-ci à l’art fascinant de la transe indienne. A Chennai, l’homme-machine derrière Ammar 808 a rencontré de nombreux chanteurs et chanteuses par l’entremise de Paul Jacob, le patron du studio dans lequel il a enregistré : il s’est littéralement imprégné de la philosophie et l’atmosphère de la région, lui qui avait été marqué à vie par un voyage de jeunesse à Delhi, au point d’apprendre le sitar et le tabla.

Pour Le Grigri, il révèle en avant-première “Geeta duniki”, la piste 5 de ce nouvel album dont la sortie est prévue pour ce vendredi 18 septembre chez Glitterbeat, le label-clé des hybridations des folklores du monde entier (on leur doit Los Pirañas, Park Jiha, Altin Gün, Samba Touré, Refree ou encore Bixiga 70). Un morceau le plus “calme” et “éthéré” d’un disque enflammé, un morceau porté par une guitare hypnotique et la voix magnétique de de Susha. Un morceau qui ressemble à une sorte de prière synthétique pour temps modernes.

Crédit: Sia Rosenberg

Crédit: Sia Rosenberg