Elaquent

Blessing In Disguise, disque de la semaine du Grigri du 11/03 au 17/03

Elaquent ne le cache pas. Il est fan de J Dilla et Madlib. Il suffit de le suivre sur Facebook ou Twitter pour s’en rendre compte. On avait aussi un petit indice avec le header de sa page Bandcamp de son nouvel album: une photo de ses doigts manipulant le fameux sampleur Roland SP-404SX. Un geste qui signe presque comme un signe d’appartenance à un gang – pacifique mais fameux -, celui des beatmakers old school qui aiment les boucles de jazz et les expériences de groove (ou les grooves d’expérience, c’est au choix). Ce n’est donc pas étonnant de voir le Canadien intégrer Mello Music, l’une des maisons hôtes de ce type de hip-hop (cf. Oddisee ou L’Orange). Comme d’habitude, le garçon nous délivre une suite de mélodies impeccables. Enfin, comme d’habitude pas vraiment. Car Blessing in Disguise semble un peu plus poisseux (c’est un compliment dans notre bouche) qu’avant. Comme si Elaquent s’éloignait parfais de Dilla ou Madlib pour rejoindre MNDSGN. Il faut dire que le disque a été composé dans un endroit moite au possible (c’est un compliment dans notre bouche), la Jamaïque. Du pays de Bob Marley, Elaquent n’a donc pas ramené des sons ou des clichés mais tout un climat qui a su faire transpirer son art de beatmaking. Et c’est, là encore, un compliment dans notre bouche.

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Pour son second album en 2025, le guitariste, multi-instrumentiste et producteur japonais Takuro Okada signe un hommage à ses influences, de Sun Ra au saxophoniste norvégien Jan Garbarek (avec une reprise de son Nefertiti), en passant par la scène jazz fusion japonaise ou encore Flying Lotus. Ce type d’exercice, souvent raté chez d’autres, est ici parfaitement orchestré : chaque morceau dialogue avec le suivant, tissant un ensemble cohérent qui nous captive, parfois au bord de l’hypnose… comme ces cercles aux centres différents mais si proches de la pochette.

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Au début, les jazzmen offraient aux producteurs hip-hop la matière première idéale pour leurs instrus. Mais aujourd’hui, la boucle s’inverse : ce sont de jeunes groupes qui se laissent imprégner par l’héritage de Madlib ou J Dilla. Symbole de cette mouvance, le quintet polonais Omasta façonne avec Jazz Report from the Hood un jazz-funk live jouissif, aux rythmes enfumés, prêt à être samplé et découpé dans une MPC. Une preuve que les B-boys et les amateurs de blue note n’ont jamais été aussi proches!

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