Surprise Chef

All News Is Good News, disque de la semaine du Grigri du 02/12 au 08/12

Décidément, on a un truc avec l’Australie en ce moment. Après avoir succombé à la compilation du label Hopestreet Records, voilà qu’on tombe croc love de Surprise Chef. Et devinez quoi? Ces quatre types membres du collectif College Of Knowledge Records sont des proches de Karate Boogaloo, l’un des groupes phares de… Hopestreet Records. Le monde est petit. L’Australie est petite. Et nos amours sont plus cohérentes qu’un traité de Spinoza.

Un crush, ça ne s’explique pas trop. Mais là, parce que c’est vous, parce que c’est nous, parce que c’est eux, on va essayer. Surprise Chef, c’est un mélange entre BadBadNotGood et El Michels Affair. À savoir, un groove instrumental porté par une basse enveloppante et biberonné aux boucles du hip-hop. Autour de ses quatre membres fondateurs (Jethro Curtin aux claviers, Lachlan Stuckey à la guitare, Andrew Congues à la batterie et Carl Lindeburg à la basse), Surprise Chef a imaginé son album de baptême comme un banquet pour fans de soul seventies (tendance Galt MacDermot ou David Axelrod). Ils invitent donc des flûtes, des saxes et des percussions pour donner de la chair à leurs mélodies.

Et ça fonctionne sévère. Car au-delà de morceaux qui tournent aussi bien en pieds qu’en têtes, All News Is Good News a ce petit grain de son qui fait du bien. Un peu crade, mais pas trop. Un son qui sent bon le fait à la maison entre potes entre deux verres et deux étages. Un son qui réussit à marier les références seventies avec les textures des années 2010. D’ailleurs sur la pochette du disque, le groupe annonce le lieu d’enregistrement et l’absence de paroles comme une sorte de manifeste. Un peu comme on note la traçabilité d’une viande bio. A présent, si vous tombez sur de la musique conçue dans cette banlieue de Melbourne qu’est Coburg, vous pouvez y allez les yeux fermés, c’est du produit sain(t).

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Derrière le rideau de fer, il y avait des chars, des idéaux dévoyés comme des micros planqués — et plus étrange : du jazz. Spirituel, incandescent, mais surtout clandestin. À l’Est, on soufflait dans les saxs comme on lançait des prières ou des pierres, chez soi ou bien loin des spotlights. Behind the Iron Curtain explore un monde verrouillé, où les disques passaient sous le manteau et la liberté vibrait à chaque note. Des Carpates à l’Oural, le jazz comme insoumission, ou comme cheval de Troie — avec des étoiles plein les oreilles.

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Alliance du bout du monde entre le rappeur Mary Sue et le groupe jazz The Clementi Sound Appreciation. La recette est donnée dès le premier morceau : samples de musique folklorique d’Asie du Sud-Est mixés à des instrumentations live, sur lesquelles se pose le flow et les lyrics abstraites du MC. On se croirait en plein rap alternatif américain, mais cela nous vient directement de l’underground singapourien. Un objet sonique unique et percutant. La sono mondiale, la vraie !

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