Choosey & Exile

Black Beans, disque de la semaine du Grigri du 29/04 au 05/05

Il y a bien sûr cette pochette magique avec ce sosie de Poncherello de la série Chips. Choosey n’est pas le premier à sortir de ses archives une photo vintage. La clarinettiste Angel Bat Dawid vient de le faire sur son génial The Oracle. Il n’est pas non plus le seul à poser avec celui qu’on suppose être son paternel – de mémoire, Katerine l’avait fait sur son album éponyme en 2010. Mais là, le rappeur californien met beaucoup de symbole(s) dans cette photo. Car Black Beans célèbre l’entente africano-mexicano-américaine. Très actif dans la scène latin jazz de Los Angeles, papa Choosey a eu un rôle-clé dans le façonnage musical de son fiston. Pour lui rendre hommage, le MC de San Diego s’est ainsi allié au très soulful producteur Exile. Ensemble, ils sont volontairement allés puiser leurs boucles dans la musique qui a bercé la communauté chicano de Los Angeles, à commencer par le génial tube de Darondo, « Didn’t I ». Avec quelques invités de haut vol dont le crooner Aloe Blacc, ils font de Black Beans un parfait successeur au déjà prometteur Left Field sorti il y a cinq ans déjà. Entre séquences espagnoles et punchlines bien taillées, entre tubes lumineux et hymnes acérés, Choosey accouche d’un disque à mi-chemin entre l’anthologie soul et le manifeste hip-hop. Un album métissé dans tous les sens du terme.

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Pour son second album en 2025, le guitariste, multi-instrumentiste et producteur japonais Takuro Okada signe un hommage à ses influences, de Sun Ra au saxophoniste norvégien Jan Garbarek (avec une reprise de son Nefertiti), en passant par la scène jazz fusion japonaise ou encore Flying Lotus. Ce type d’exercice, souvent raté chez d’autres, est ici parfaitement orchestré : chaque morceau dialogue avec le suivant, tissant un ensemble cohérent qui nous captive, parfois au bord de l’hypnose… comme ces cercles aux centres différents mais si proches de la pochette.

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Au début, les jazzmen offraient aux producteurs hip-hop la matière première idéale pour leurs instrus. Mais aujourd’hui, la boucle s’inverse : ce sont de jeunes groupes qui se laissent imprégner par l’héritage de Madlib ou J Dilla. Symbole de cette mouvance, le quintet polonais Omasta façonne avec Jazz Report from the Hood un jazz-funk live jouissif, aux rythmes enfumés, prêt à être samplé et découpé dans une MPC. Une preuve que les B-boys et les amateurs de blue note n’ont jamais été aussi proches!

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