Noname

“Room 25” est disque de la semaine, il tourne donc en boucle sur Le Grigri

Sa première mixtape en 2016 nous avait déjà fait expérimenter le concept d’addiction. Conséquence: Telefone a symboliquement été le premier album qu’on a entré dans la programmation du Grigri en juin dernier. Le retour de Noname nous fait donc doublement plaisir. D’autant que la rappeuse-poète revient pareille mais pas vraiment. Elle reste a pussy, comme elle se surnomme elle-même d’’une manière qui rappelle les personnages de Divines quand elles disent qu’elles ont du clito, mais elle n’habite plus Chicago – c’est à Los Angeles qu’elle a posé ses valises… tout en continuant de bosser avec Smino, rappeur-clé de la ville de Barack Obama. Si elle garde son flow à mi-chemin entre spoken word chanté et soul poétique, elle y ajoute une teinte de noirceur qui n’était pas dans Telefone. Niveau songwriting, pareil: on retrouve la Noname qu’on connaît sur “Window“, “Don’t Forget About“ ou “With You“, mais on découvre de nouvelles pistes plus r’n’b décalé sur “Montego Bae” ou “Ace” – sans doute l’air de Californie. On la retrouve même plus politisée que jamais sur “Blaxploitation” et “Prayer Song”, deux des sommets de ce Room 25 qui s’enrichit écoute après écoute. Bref, Noname réussit à changer tout en restant elle-même. On appelle ça grandir.

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Pour son second album en 2025, le guitariste, multi-instrumentiste et producteur japonais Takuro Okada signe un hommage à ses influences, de Sun Ra au saxophoniste norvégien Jan Garbarek (avec une reprise de son Nefertiti), en passant par la scène jazz fusion japonaise ou encore Flying Lotus. Ce type d’exercice, souvent raté chez d’autres, est ici parfaitement orchestré : chaque morceau dialogue avec le suivant, tissant un ensemble cohérent qui nous captive, parfois au bord de l’hypnose… comme ces cercles aux centres différents mais si proches de la pochette.

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Au début, les jazzmen offraient aux producteurs hip-hop la matière première idéale pour leurs instrus. Mais aujourd’hui, la boucle s’inverse : ce sont de jeunes groupes qui se laissent imprégner par l’héritage de Madlib ou J Dilla. Symbole de cette mouvance, le quintet polonais Omasta façonne avec Jazz Report from the Hood un jazz-funk live jouissif, aux rythmes enfumés, prêt à être samplé et découpé dans une MPC. Une preuve que les B-boys et les amateurs de blue note n’ont jamais été aussi proches!

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