Sheva

Quand est-ce que ça va s’arrêter ? Ou au moins, quand est-ce qu’on va voir les premiers signes d’essoufflement ? Pour l’instant, on ne ressent rien de tout ça. Au contraire : la scène UK jazz semble plus vivante que jamais. Et en voici encore la preuve avec le premier projet du jeune batteur Nadav Schneerson.

C’est l’un des nouveaux talents prometteurs issus de l’association Tomorrow’s Warriors – véritable pépinière d’où sont sortis la plupart des grands noms de la scène jazz britannique actuelle. Malgré ses 25 ans, Schneerson a déjà joué aux côtés d’artistes comme Yussef Dayes ou Steam Down. Aujourd’hui, il franchit une nouvelle étape avec la sortie de son premier album en tant que leader, entouré de son septet (on y retrouve notamment le claviériste Sultan Stevenson, l’un des noms à suivre de près en ce moment).

Il se distingue par une approche originale de la composition, qu’il entame non pas à la batterie – son instrument de prédilection – mais au piano, qu’il a appris en autodidacte. Une méthode qui donne à sa musique un caractère instinctif, spontané, accentué par un enregistrement en conditions live.

À ses mélodies, il mêle des influences venues des musiques du Moyen-Orient et de la tradition juive, un héritage qu’il revendique pleinement. Mais ici rien de plaqué : ces sonorités se fondent naturellement dans sa musique.  Là où certains de ses contemporains explorent des territoires électroniques, Schneerson reste résolument tourné vers l’acoustique, en quête d’un son brut, organique.

Le titre de l’album, Sheva – qui signifie « sept » en hébreu – fait écho à de multiples symboles : les sept musiciens, les sept morceaux, mais aussi les sept années écoulées depuis ses premières scènes avec ce groupe. Un chiffre qui semble marquer un cycle. Et peut-être, le début d’une nouvelle ère pour ce jeune batteur qui, à défaut de ralentir la scène UK jazz, contribue à lui donner encore un peu plus d’élan.

Make UK Jazz still great

Last news

Derrière le rideau de fer, il y avait des chars, des idéaux dévoyés comme des micros planqués — et plus étrange : du jazz. Spirituel, incandescent, mais surtout clandestin. À l’Est, on soufflait dans les saxs comme on lançait des prières ou des pierres, chez soi ou bien loin des spotlights. Behind the Iron Curtain explore un monde verrouillé, où les disques passaient sous le manteau et la liberté vibrait à chaque note. Des Carpates à l’Oural, le jazz comme insoumission, ou comme cheval de Troie — avec des étoiles plein les oreilles.

Listen / Buy

Alliance du bout du monde entre le rappeur Mary Sue et le groupe jazz The Clementi Sound Appreciation. La recette est donnée dès le premier morceau : samples de musique folklorique d’Asie du Sud-Est mixés à des instrumentations live, sur lesquelles se pose le flow et les lyrics abstraites du MC. On se croirait en plein rap alternatif américain, mais cela nous vient directement de l’underground singapourien. Un objet sonique unique et percutant. La sono mondiale, la vraie !

Listen / Buy

D'autres albums coup de cœur

© Le Grigri, 2024 — Made with 🖤 — World Best Radio of the year 2062