Bamako​*​Chicago Sound System


La découverte de cet album aux détours de nos explorations sur Bandcamp a réveillé en nous rêves et espoirs. On vous spoil déjà la conclusion de cet article mais ce « Bamako*Chicago Sound System » n’a pas déçu. Voir deux des musiciens les plus créatifs au monde s’associer is a dream come true! Nicole Mitchell est une référence: flûtiste, compositrice, première femme présidente de l’AACM, le mythique ensemble de Chicago et toujours une fervente defenseuse de l’interculturalité. Ballake Sissoko, quant à lui, n’a d’ailleurs rien à lui envier tant sur le sujet du dépassement de fonctions que sur celui de la grandeur musicale. Ce maitre de la kora a magnifié au fil des années la musique de/avec Vincent Segal, Emile Parisien ou de Ludivico Einaudi.

L’histoire de Bamako*Chicago Sound System commence en 2014 quand les deux artistes sont en résidence à l’abbaye de Royaumont, à quelques encablures de Paris. C’est cette residence qui les conduira à enregistrer en 2017 à Chicago en compagnie de Jeff Parker à la guitare, Mankwe Ndosi, Fatim Kouyaté au chant et Fassery Diabaté au balafon. D’ailleurs si l’album ne mentionne que leurs deux noms, c’est pourtant un veritable effort/son de groupe qui ressort de nos nombreuses écoutes.

Sous la surface de ce G7 de la musique; entre deux pays, deux villes, deux artistes et des genres musicaux allant du jazz, à la musique malienne en passant par le blues se cache une rare profondeur. Si comme nous, vous rincez cet album, vous pourrez y découvrir cette conscience aiguë de l’évolution de ces musiques à travers les siècles et les voyages – forcées ou non- entre les deux continents, cette totale lucidité et acceptance du rôle de passeur, de griot qu’a le musicien entre passé, présent et avenir et une subtilité musicale qui rend ce projet beau. Vraiment beau.

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Derrière le rideau de fer, il y avait des chars, des idéaux dévoyés comme des micros planqués — et plus étrange : du jazz. Spirituel, incandescent, mais surtout clandestin. À l’Est, on soufflait dans les saxs comme on lançait des prières ou des pierres, chez soi ou bien loin des spotlights. Behind the Iron Curtain explore un monde verrouillé, où les disques passaient sous le manteau et la liberté vibrait à chaque note. Des Carpates à l’Oural, le jazz comme insoumission, ou comme cheval de Troie — avec des étoiles plein les oreilles.

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Alliance du bout du monde entre le rappeur Mary Sue et le groupe jazz The Clementi Sound Appreciation. La recette est donnée dès le premier morceau : samples de musique folklorique d’Asie du Sud-Est mixés à des instrumentations live, sur lesquelles se pose le flow et les lyrics abstraites du MC. On se croirait en plein rap alternatif américain, mais cela nous vient directement de l’underground singapourien. Un objet sonique unique et percutant. La sono mondiale, la vraie !

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