On disait d’elle qu’elle était “plus politisée que jamais sur “Blaxploitation” et “Prayer Song”, deux des sommets de ce Room 25” qu’on avait désigné album de la semaine en 2018. Noname vient de nous servir sur cette dernière collaboration avec Madlib la preuve qu’on avait tort.
Premier titre solo de la rappeuse de Chicago depuis de nombreux mois, “Song 33” ne dure qu’une minute et dix secondes mais suffit à remettre en place J.Cole et son récent “Snow On Tha Bluff”, qui questionnait le rôle et les prises de parole récentes de Noname autour du mouvement “Black Lives Matter”. La rappeuse et le patron Madlib en ont profité pour remettre l’église au centre du village en rappelant quelques fondamentaux sur la place des femmes et des trans, sur l’affaire Georges Floyd et sur le silence de nombreux rappeurs quant aux problématiques sociales et raciales qui embrasent les Etats-Unis.
Si c’est pas une énorme baffe, ca y ressemble fortement… On vous glisse les paroles histoire que vous n’en perdiez pas une miette :
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Derrière le rideau de fer, il y avait des chars, des idéaux dévoyés comme des micros planqués — et plus étrange : du jazz. Spirituel, incandescent, mais surtout clandestin. À l’Est, on soufflait dans les saxs comme on lançait des prières ou des pierres, chez soi ou bien loin des spotlights. Behind the Iron Curtain explore un monde verrouillé, où les disques passaient sous le manteau et la liberté vibrait à chaque note. Des Carpates à l’Oural, le jazz comme insoumission, ou comme cheval de Troie — avec des étoiles plein les oreilles.
Alliance du bout du monde entre le rappeur Mary Sue et le groupe jazz The Clementi Sound Appreciation. La recette est donnée dès le premier morceau : samples de musique folklorique d’Asie du Sud-Est mixés à des instrumentations live, sur lesquelles se pose le flow et les lyrics abstraites du MC. On se croirait en plein rap alternatif américain, mais cela nous vient directement de l’underground singapourien. Un objet sonique unique et percutant. La sono mondiale, la vraie !
