Felbm

Elements of Nature, disque de la semaine et exclusivité du Grigri du 01/11 au 07/11


Elements of Nature


Felbm est un artiste fasciné par le format K7. Ses deux premiers (excellents) albums s’appelaient tout simplement Tape 1/Tape 2 et Tape 3/Tape 4. Pour Elements of Nature, il pousse la passion à son paroxysme: le projet sortira en version limitée de 150 cassettes à précommander ici même. Une manière pour lui d’afficher haut et fort sa philosophie DIY et lo-fi? Sans doute: rarement le Hollandais n’aura sonné à ce point proche de Moondog, le maître du fait main, le pape aveugle de l’artisanat sonore.

De Moondog, on retrouve la démarche minimaliste et répétitive, l’attirance pour la légèreté des flûtes et vibraphones en tout genre, l’envie de célébrer Mother Nature avec humilité, mais aussi dans la volonté d’intégrer à sa musique des sons glanés in real life. Des chants d’oiseaux ou des bruits d’eau pour Felbm; des sons de ville, de rue et de klaxons pour le Viking de la 6e Avenue. Dans son dernier livre Etat des Lieux, Deborah Levy cite le poète et compositeur bengali Rabindranath Tagore: “Il est très simple d’être heureux, mais très difficile d’être simple”. C’est cette simplicité que Felbm, comme Moondog à l’époque, a dans sa ligne de mire.

Des cloches, des vibes, des résonances: le projet nous plonge comme dans un film de Miyazaki où la nature se montre aussi douce que mystérieuse.

Aventure décroissante enregistrée dans un ancien monastère hollandais, Elements of Nature a été conçu sans électricité, une vraie nouveauté pour un artiste dont le travail flirtait souvent avec la musique électronique. Des cloches, des vibes, des résonances: le projet nous plonge comme dans un film de Miyazaki où la nature se montre aussi douce que mystérieuse. Ce n’est pas un hasard si la très belle pochette signée Joost Stokhof affiche des références japonaises.

Si la musique proposée par Felbm s’apparente souvent à l’ambient la plus séraphique, on y trouve aussi des éclats latins à la Tito Puente (“Timber”) ou des ostinatos jazz ‘(“Root”) que n’aurait pas reniés John Zorn. Mais au-delà des notes, ce sont vraiment les sons, crépitants et fantomatiques, qui prennent le dessus de ce projet où tous les morceaux s’entremêlent dans un même souffle: les dix pièces de la face A et les dix pièces de la face B ne forment qu’une seule et même incantation sans paroles qu’on rêverait infinie.

Mathieu

Felbm, un artiste qui déménage

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Derrière le rideau de fer, il y avait des chars, des idéaux dévoyés comme des micros planqués — et plus étrange : du jazz. Spirituel, incandescent, mais surtout clandestin. À l’Est, on soufflait dans les saxs comme on lançait des prières ou des pierres, chez soi ou bien loin des spotlights. Behind the Iron Curtain explore un monde verrouillé, où les disques passaient sous le manteau et la liberté vibrait à chaque note. Des Carpates à l’Oural, le jazz comme insoumission, ou comme cheval de Troie — avec des étoiles plein les oreilles.

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Alliance du bout du monde entre le rappeur Mary Sue et le groupe jazz The Clementi Sound Appreciation. La recette est donnée dès le premier morceau : samples de musique folklorique d’Asie du Sud-Est mixés à des instrumentations live, sur lesquelles se pose le flow et les lyrics abstraites du MC. On se croirait en plein rap alternatif américain, mais cela nous vient directement de l’underground singapourien. Un objet sonique unique et percutant. La sono mondiale, la vraie !

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