Your Old Droog

It Wasn't Even Close, disque de la semaine du Grigri du 10/06 au 16/06

Petite remarque liminaire: c’est marrant de voir à quel point la pochette de ce troisième album de Your Old Droog ressemble à celle du premier LP de Joe Armon-Jones. Comme s’il y avait une communauté d’esprit entre la jeunesse du hip-hop US et la nouvelle vague du jazz londonien. Avec cette même idée de chambre mal rangée (c’est-à-dire sans hiérarchie): de Zappa dans les chiottes à King Kong à la télé, il n’y a qu’un pas. Mais aussi ces clins d’oeil vintage (un gramophone ou un ghetto blaster) ou autoréférencés avec le maillot YOD (pour Your Old Droog) flanqué du numéro 1 bien sûr ou cette coupure de journal avec pour titre: Your Old Droog is The Best.

Et si le trentenaire américano-ukrnainien n’est pas encore le meilleur malgré ces éclats de méthode Coué, il s’en rapproche petit à petit avec It Wasn’t Even Close. Deux ans après le déjà séduisant Packs, le garçon rassemble toute une clique de beatmakers chers au Grigri (Evidence, Mono En Stereo ou Tha God Fahim) pour construire un écrin parfait (car classe et minimal) pour son flow tranquille, grave, enveloppant. Rapproché à ses débuts de Nas, le New-Yorkais affiche ici bien plus sa filiation avec le « super villain » MF DOOM, invité comme un symbole sur « RST ». Résultat, It Wasn’t Even Close ressemble à l’adoubement grandeur nature d’un type profondément hanté par le rap qui l’a fait grandir dans tous les sens du terme.

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Sur les hauteurs de Bogotá, ça bouge depuis quelques années grâce à des nouveaux groupes mélangeant rythmes populaires sud-américains (cumbia, chicha, guaracha) avec sons électroniques et guitares électriques pour créer la musique latine du futur. Formation montante de cette scène, La Sonora Mazuren nous offre avec leur deuxième album un condensé parfait de ce nouveau style qui nous emporte directement au milieu d’une fête tropicale psychédélique.

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Pour leur retour aux affaires chez Gondwana, le duo danois Nikolaj Svaneborg et Jonas Kardyb sort de nouvelles palettes pour peindre un automne divin. Fort des esprits d’une folk danoise ancestrale et d’un certain jazz scandinave, le duo implore une version toute en retenue du dieu nordique du bonheur et de la beauté, Baldr. Good news : les dieux et les mortels devraient aimer les délicates syncopes de Kardyb et les mélodies lumineuses de Svaneborg.

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