Richard Spaven

Real Time est disque de la semaine sur Le Grigri

On ne l’a pas vu venir celui-là. Il est arrivé comme par magie dans notre horizon comme on voit surgir une nuée d’oiseaux en transhumance – et pour être même très honnête, il a totalement chamboulé nos âmes, nos oreilles et nos plans car on avait prévu un autre disque de la semaine aujourd’hui. Il faut dire que le Londonien Richard Spaven n’est clairement pas le musicien le plus connu de la planète. Pourtant, il a longtemps été la batteur fétiche du crooner-soulman José James, il traîne dans la sphère Brainfeeder aux côtes de Flying Lotus ou de Jameszoo et il compte parmi ses proches potes le guitariste de The Cinematic Orchestra (Stuart McCallum qui tient le beau rôle dans ce Real Time sur les très post-rock « Helsinki Trio » et/ou « Rescue »). Sous son nom, il avait déjà sorti le très prenant et electro The Self (qui passait déjà sur Le Grigri soit dit en passant). Mais comme sa pochette grise l’indique, ce second album est plus clair-obscur, plus dubstep (les fans de James Blake vont craquer pour les tubes « Spin » ou « Faded » avec la voix séraphique de Jordan Rakei), plus organique (il a d’ailleurs été enregistré dans les légendaires studios de label RealWorld). Là où The Self testait une nouvelle idée sur chaque piste, Real Time creuse le sillon d’une sorte de jazz-dubstep inquiétant et envoûtant Car l’un n’empêche pas l’autre, bien au contraire. Bref, la parfaite B.O. de l’automne bourgeonnant.

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Rappeuse de 24 ans, née à Détroit et installée à Chicago – axe artistique américain doré – débarque avec son premier album MERRY&RUE. Sur des morceaux courts mais percutants , son flow caméléon navigue avec aisance entre de superbes instrus lo-fi, soulful et expérimental. Avec des collaborations de Homeboy Sandman et Vic Spencer, un mixage pour Nolan The Ninja, la jeune MC prouve qu’elle sait bien s’entourer. Une petite bouffée d’air frais rapologique!

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Derrière le rideau de fer, il y avait des chars, des idéaux dévoyés comme des micros planqués — et plus étrange : du jazz. Spirituel, incandescent, mais surtout clandestin. À l’Est, on soufflait dans les saxs comme on lançait des prières ou des pierres, chez soi ou bien loin des spotlights. Behind the Iron Curtain explore un monde verrouillé, où les disques passaient sous le manteau et la liberté vibrait à chaque note. Des Carpates à l’Oural, le jazz comme insoumission, ou comme cheval de Troie — avec des étoiles plein les oreilles.

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