Vincent Courtois

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Parfois, il faut savoir la jouer humble devant un disque. Et juste reconnaître qu’il est beau. Ni plus ni moins. C’est le cas de Love of Life. On aurait même presque envie de s’arrêter là et de vous inviter à l’écouter de suite, que sur soit sur Le Grigri ou sur le Bandcamp de son label, La Buissonne. Le souci, c’est qu’il y a toute une histoire derriere ce nouveau chef-d’oeuvre de la triade Vincent Courtois (violoncelle) Daniel Erdmann (saxophone) Robin Fincker (clarinette et saxophone). Et que cette histoire mérite d’être racontée. Car Love of Life est non seulement un hommage à l’esprit et à la lettre de Jack London, mais il a été enregistré sur les terres de l’auteur de Martin Eden à Oakland en Californie. L’illustration de la pochette part même d’une photo du trio improvisant sur la tombe de l’écrivain, là où il avait son ranch, à 80 kilomètres au nord de San Francisco, dans la magnifique Sonoma Valley.

Trois ans après avoir divagué autour de musiques de films sur Bandes Originales, Courtois-Erdmann-Fincker s’amusent donc à imaginer des soundtracks inspirées à la prose inspirante de Jack London: des célèbres romans Martin Eden ou Le Loup des mers (The Sea-Wolf en V.O.) jusqu’aux nombreuses nouvelles souvent très engagées qu’a écrites l’Américain, Goliath (Goliah), L'Amour de la vie (Love of Life) ou encore Le Rêve de Debs (The Dream of Debs). On se croirait parfois dans un western crépusculaire, dans une romance minimaliste ou dans un road movie magnétique. On rêve, on frissonne et on s’étonne à la fois. Le plus étonnant? C’est que ce jazz de chambre (un violoncelle et deux saxophones) évoque le sens du récit, du lyrisme et du rebondissement du génial et orchestral Focus de Stan Getz et Eddie Sauter. Bref un disque aventureux dans tous les sens du terme. Tout comme l’oeuvre de Jack London.

🇬🇧 Sometimes you have to be humble in front of a record. And just recognize how beautiful it is. No more no less. This is the case with Love of Life. (…) Love of Life is not only a tribute to the spirit and letter of Jack London, but it was recorded on in Oakland, California, land of Martin Eden's author. (…) Sometimes it feels like a twilight western, a minimalist romance or a magnetic road movie. (…) This chamber jazz (a cello and two saxophones) evokes the storytelling, the lyricism and the rebounding of the brilliant and orchestral “Focus” from Stan Getz and Eddie Sauter.