Georgia Anne Muldrow

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Dix-huitième album, dix-septième réussite. Georgia Anne Muldrow est comme Roger Federer: y a très peu déchet dans son jeu. Quelques mois à peine après la parenthèse r’n’b Overload, la Californienne revient à ce qu’elle aime le plus au monde: sculpter des prods instrumentales, cosmiques et expé, funk et hip-hop, lumineuses mais menaçantes, bien tarabiscotées et gravement inspirantes. D’ailleurs Vweto, le titre de cet album signifie gravité en swahili. Comme une manière de rappeler que la composition, c’est une chose sérieuse, c’est son beau souci, c’est l’affaire qui l’agite. Le gros truc qui lui permet de garder les pieds sur terre. Adoubée, admirée et révérée par une bonne légion de gens surpuissants (Mos Def, Madlib, Blood Orange, Flying Lotus, Ali Shaheed Muhammad d’A Tribe Called Quest...), l’Américaine fait partie de ces artistes qui ont la création maniaque. Elle ne s’arrête jamais. Car, c’est bien connu: l’écriture, c’est comme l’appétit, ça s’auto-excite. Cet album, c’est comme si Georgia Anne Muldrow avait réalisé des centaines expériences de transmutation sur un petit animal qu’on nomme Funk ou Fonk et qu’elle nous livrait les plus marquantes. Vweto II, c’est son passionnant journal de laboratoire.