Kassa Overall

Allez hop le game est plié. Voici d’ores et déjà le meilleur titre de l’année dans la catégorie jazz-hip-hop: chopez vous une glace et allez écouter du jazz invite Kassa Overall. On dirait Nasser Al-Khelaïfi, le président du PSG, qui invite ses détracteurs à aller prendre un café et lui lâcher les baskets. Bref, on dirait une manière de dire: “ne me cassez pas les couilles avec le fait de savoir si ce que je fais est du jazz pas du jazz, du hip-hop, pas du hip-hop, de bidule ou du machin: je fais ma musique et je vous invite à prendre une grande respiration et me laisser tranquille si ça ne vous plait pas". Bon, sans doute qu’on extrapole un poil (mais la vie vaut-elle d’être vécue sans extrapolation?), mais on sait, on sent, on soupèse qu’il y a du vrai. Et puis cet album a plein d’autres qualités: une pochette bien classe qui évoque les couleurs du Grigri (il n’y a pas de hasard dans le royaume du bon goût) , des invités cinq étoiles (dont le Brésilien Arto Lindsay ou le regretté Roy Hargrove ou son potentiel héritier Theo Croker) ou encore des morceaux qui balancent entre jazz-hip-hop et hip-hop-jazz avec un équilibrisme emballant. Avant de tomber sur ce Go Get Ice Cream and Listen to Jazz, on n’avait jamais entendu parler de ce batteur-rappeur de Seattle (il avait pourtant joué avec Geri Allen, Vijay Iyer ou Mayer Hawthorne). À présent, son nom restera gravé dans nos crânes comme un réflexe pavlovien associé à l’expression: moderne qualité.