Lonnie Holley, king of cosmic blues

C’est ce genre d’OVNIS sonores qui nous creuse le cerveau, les oreilles et vous scrute l’âme. Le genre y est indéfinissable, quelques éclats de voix se fracassent même contre les tympans, par contre, le propos est d’une clarté absolue : une célébration de la vie et de sa beauté, malgré les traumas passés.

Lonnie Holley, à l’ouverture de sa bijouterie

Et justement, Lonnie Holley, l’homme derrière cet OVNI qu’est « Oh me, Oh my » a un passif/passé sèvère. Né en Alabama, 7ème d’une fratrie de 27, tour à tour éboueur, plongeur, ramasseur de cotons et fossoyeur, puis sculpteur, peintre, exposé au Smithsonian, il ne sort son premier album entre jazz, spoken-word et improvisation libre, qu’à l’âge de 66 ans. Et sa (maigre) discographie née de ces luttes, de ces difficultés s’accroche à la vie et à une quête de spiritualité et de bonheur.

Son précédent opus « MITH » avait quelque chose d’impalpable, de fugitif, de froid, « Oh me, Oh my » est tout de suite plus concret, dense et chaud. Il n’en est pas moins triste, moins poétique ou émouvant mais il construit titre après titre une échelle de l’espoir, qui s’appuie sur quelques incroyables guests (Michael Stipe, Moor Mother, ou encore Rokia Koné) et quelques références, entre Van Morrisson, Andy Bey, Gil Scott-Heron et Sun Ra pour créer un nouveau genre : entre blues céleste, soul abimée, new wave éclatée et jazz perché.

C’est un voyage, une introspection à partager que ce 4eme album, un “cosmic blues trip” à découvrir ensemble, main dans la main, sur le Grigri.

AB

Lonnie Holley, ou la satisfaction d’une chronique sur le Grigri