[PREMIERE] L'entêtante alchimie chinoise du Laurent Rochelle Prima Kanta

Attention vous allez partir loin, très loin avec le nouveau projet de ce clarinettiste et saxophoniste français. Et pour cause: prévues pour le 15 janvier, ses 7 Variations sur le Tao invitent l’auditeur à se plonger corps et âme dans la philosophie millénaire fondée par Lao Tseu. Du jazz hypnotique et cinégénique dont on vous présente un extrait en exclusivité: “KAN” (littéralement: nourrir le féminin).

Commencer l’année 2021 avec philosophie, rien de plus logique après les douze mois qu’on vient de se bouffer. Peut-être que le saxophoniste et clarinettiste français Laurent Rochelle a eu lui aussi envie de spiritualité et de sérénité suite à ces longues journées confinées. Toujours est-il qu’il débarquera le 15 janvier prochain avec un disque plus qu’étonnant. Prévues sur la label Linoleum, ses 7 Variations sur le Tao se proposent d’explorer les sept différents états de la vie: Jian (l’éveil), Xiao Xu (l’envol), Da Xu (grandir), Li (attachement- détachement), Yu (franchir ses limites)…

Un morceau qu’on dirait sorti du cerveau de Moondog, mais d’un Moondog de cinéma, qui ferait vagabonder ses personnages dans une nature à la Miyazaki.

Pour Le Grigri, il a accepté de révéler le sixième de ces sept mouvements, Kan (nourrir le féminin). Un morceau qu’on dirait sorti du cerveau de Moondog, mais d’un Moondog de cinéma, qui ferait vagabonder ses personnages dans une nature à la Miyazaki toute de cordes vêtue. Pas étonnant car Laurent Rochelle assume clairement l’influence des minimalistes américains avec ce projet, de Terry Riley à Steve Reich. D’où l’instrumentation toute légère de son groupe Prima Kanta (à traduire par: le chant primal): pas de basse, pas de trompette, pas de batterie. Mais plutôt, à ses côtés, la harpe de Rébecca Féron, le piano de Frédéric Schadoroff, le vibraphone de Juliette Carlier, le violon d’Arnaud Bonnet et la voix de Fanny Roz. Bref, de la délicatesse avant toute chose.

Remarquable accoucheur de mélodies (on ne saurait que trop vous conseiller son Okidoki Quartet), Laurent Rochelle s’aventure avec ces 7 Variations sur le Tao sur le terrain enveloppant et mystique d’un Nik Bärtsch. Une musique planante et sophistiquée qu’on serait bien curieux de découvrir live. Normalement, une soirée de sortie d’album est prévue pour le vendredi 5 février au Studio de l’Ermitage. On espère que la force du Tao fera les miracles que Roselyne Bachelot ne peut accomplir.

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Le site de Laurent Rochelle

Le site du label Linoleum

Laurent Rochelle qui sous-pèse sa clarinette. 6,121 kg à première vue. Crédit: Lionel Pesque

Laurent Rochelle qui sous-pèse sa clarinette. 6,121 kg à première vue. Crédit: Lionel Pesque