[PREMIERE] Valentin & Théo Ceccaldi "Sous les plis de l’aurore" feat. Leïla Martial

Horace Silver avait écrit “Song For My Father”, les frères Ceccaldi proposent un “Songs for our father”. Prévu pour le 11 décembre, Constantine est un disque-monde où ces électrons libres du jazz rejouent avec un aréopage d’invité.e.s classes des musiques composées par leur père. Le premier extrait magmatique est à découvrir en exclusivité sur Le Grigri.

En ce moment, il y a La Flamme où Jonathan Cohen a rassemblé une bonne partie du cinéma français. Avec Constantine, les frères Ceccaldi ont rameuté tout le jazz hexagonal pour déclarer leur flamme à leur père - car au-delà de leur légendaire crew de l’Orchestre du Tricot, le casting laisse rêveur: Michel Portal, Airelle Besson, Naïssam Jalal, Thomas de Pourquery, Emile Parisien ou encore Yom et Fantazio sont de la partie. Mais la comparaison s’arrête là. Car autant la série de Canal + est parodique et potache, autant le projet des frangins violoncelliste (Valentin) et violoniste (Théo) se veut intime et ambitieux, à l’image de sa magnifique pochette signée Jean Mallard.

Constantine, c’est la ville de naissance de Serge Ceccaldi, qu’il doit quitter avec sa famille alors qu’il n’a que 2 ans. C’était en 1962, année de l’Indépendance de l’Algérie. Compositeur de plus de 600 pièces pour le théâtre, il a transmis le virus des planches à ses bambins. “Nous étions trimballés partout où l’art pointait son nez, se souviennent-ils, de répétitions de chorales, aux loges de théâtres, costumes flamboyants, grandes gueules, rires, ivresse, longues nuits de musique et de partage.” Aujourd’hui bien installés dans le monde des musiques improvisées et hors format, Valentin et Théo ont donc décidé de suivre les pas d’Horace Silver: le pianiste avait écrit “Song For My Father”; eux proposent un “Songs for our father”.

Prévu pour le 11 décembre sur le label Brouaha, Constantine ressemble à un immense banquet sans frontières où le jazz se dispute avec le rock avant de se réconcilier avec les musiques classique, folklorique ou contemporaine. Pour Le Grigri, les frangins Ceccaldi ont accepté de révéler en exclusivité le premier extrait de ce disque si spécial qui retravaille librement quelques thèmes de théâtre que leur paternel avait écrits pour la compagnie Gilles Pajon. Marqué par la présence spectrale de Leïla Martial, “Sous les plis de l’aurore” explore une voie post-rock et écorchée vive, un peu comme si Colette Magny avait chanté le dernier album de Noir Désir.

Un morceau magma à découvrir le 6 février à la Maison de la Musique de Nanterre, pour la soirée de sortie de Constantine avec l’Orchestre du Tricot et tous les invité.e.s du disque. C’est dans longtemps mais ça donne un horizon pour faire passer le couvre-feu plus vite.

Théo, un café, une baignoire, Valentin, un journal (sans doute L’Equipe). Crédit : Aurore Fouchez

Théo, un café, une baignoire, Valentin, un journal (sans doute L’Equipe). Crédit : Aurore Fouchez