Sample pour Sample #1 - "Cool Hand" de L’Orange & Jeremiah Jae (feat. Chester Watson)

L’Orange de Noël

Chaque jour de nouveaux titres entrent dans la programmation du Grigri. Aujourd’hui, on va creuser dans le dernier album de L’Orange, l’un de nos producteurs de hip-hop favoris ( album de la semaine avec “Marlowe” il y a un an) pour y découvrir un magnifique sample du non moins magnifique bluesman Elmore James.

On aura surement besoin de la VAR pour valider la chose mais on est quasi-certain que c’est la première fois qu’Elmore James a été samplé ; des centaines de fois repris, rejoué, réinterprété oui (et par des cadors comme James Brown, Jimi Hendrix, Muddy Waters), mais samplé et introduit dans la grande histoire du Hip-Hop, non (dans l’attente de confirmation du 4eme arbitre).  Le blues n’a pas la même proximité/facilité avec le hip-hop que le jazz ou la soul. On retrouve certes quelques titres de hip-hop avec des samples de blues empruntés par exemple à BB King chez Kendrick Lamar ou à Little Sonny pour le Wu Tang, mais c’est assez/trop rare. 

Donc quand, aux voix de Jeremiah Jae et Chester Watson viennent se superposer les délicats riffs de guitare d’Elmore James et ses cris d’amour pour Anne Lee, l’amateur de blues qui sommeille en nous se réveille aussi excité qu’un enfant le jour de Noel. Et pas comme cet enfant qui ignore qui est le vrai Père Noel, nous on sait qui se cache derrière ce titre comme derrière cet album de qualité supérieure (passé à quelques voix de la consécration ultime : disque de la semaine du Grigri) : L’Orange. 

Il y a quelques mois, nous écrivions : « Beatmaker américain à l’esprit soul-jazz et à l’alias francophone, L’Orange a toujours le chic pour s’associer à des rappeurs qui le valent bien. ». On n’enlèvera pas un mot de cette phrase surtout quand Jae et L’Orange parviennent à coup de samples soignés et avec cet imperturbable flow à produire un nouvel album-concept de grande classe - cette fois autour de la guerre et des traumatismes mentaux qu’elle génère, après avoir frayé avec les gangsters des bas-fonds des années 50 dans leur précédent album-polar. Non, par contre, on se permettra d’en ajouter un : « Beatmaker américain à l’esprit soul-jazz-blues » histoire de se donner la banane pour Noêl.