En regardant le ciel la nuit, certaines étoiles que l’on voit encore briller ont en réalité disparu depuis longtemps. Elles nous laissent leur lumière comme ultime souvenir. La musique de The Circling Sun, c’est un peu ça : des éclats venus du passé qui résonnent à nos oreilles d’aujourd’hui.
Ce collectif néo-zélandais de musiciens et producteurs, formé au milieu des années 2000, avait déjà fait parler de lui avec Spirits, leur premier album sorti en 2023. Fortement inspirés par le spiritual jazz et l’afrobeat des années 60, ils opèrent un saut temporel pour ce nouvel opus, toujours publié sur le label Soundway Records. Cette fois, c’est la décennie 70 qui les inspire — celle où le jazz commençait à flirter avec les machines, l’analogique, et des sonorités plus psychédéliques. Une époque à laquelle le groupe rend hommage en emmenant cette musique en Orbits, titre de leur nouvel album.
Des noms mythiques traversent leur musique comme autant d’étoiles dans leur propre galaxie : Rahsaan Roland Kirk, Yusef Lateef. Une nouvelle inspiration est présente avec la musique brésilienne comme dans les morceaux Mizu et Flying (Azymuth est souvent cité par le groupe). Les superbes parties chantées assurés par The Love Affinity Choir rappellent les grandes heures du jazz-funk et on ne peut s’empêcher de penser à une des dernières étoiles qui s’est éteint dernièrement : Roy Ayers.
Ce qui impressionne, chez The Circling Sun, c’est leur capacité à convoquer le passé sans jamais tomber dans la nostalgie figée. Leur musique est un hommage, oui, mais aussi une création en mouvement, nourrie de textures modernes qui ancre le disque dans notre époque.
On ressort de l’écoute avec cette sensation rare d’avoir voyagé dans plusieurs époques à la fois. Comme si les années 70 n’étaient pas derrière nous, mais suspendues dans le ciel, encore visibles, encore vibrantes. The Circling Sun signe un disque cosmique et terrien à la fois, une ode à la lumière persistante des musiques qui nous traversent.

Nos astronautes de l’hémisphère sud!