The Red Barn


The Red Barn est à l’image de sa pochette; un OVNI où quand 4 rugueux norvégiens (même pas vrai, ils ont l’air doux comme des agneaux) se lancent à la conquête du Grand Ouest Américain. On doit vous prévenir, c’est particulièrement beau.

The Red Barn, c’est 4 garçons dans le vent, au milieu des virevoltants grands espaces désertiques américains. Kåre Opheim (batterie), Toivo Fjose (basse), Mathias Marstrander (guitare et pedal steel) et Aksel Røed (saxophones) ont pourtant bien grandi dans les toundras entre Suède et Norvège. Mais, leur fascination pour les États-Unis s’est révélée lors de l’enregistrement de l’album dans les hauteurs de Bergen. Probablement qu’en tendant le cou et les oreilles, ils devaient apercevoir la Terre Promise au loin et fantasmer une aventure musicale collective. Les 4 compères sont en effet des références de la scène norvégienne. Adeptes du jazz-fusion de Treverket, de la folk à grand cœur de Real Ones ou au cœur des experiences du percussionniste/inventeur Terje Isungest, ils ont cultivé cette science du mélange, ce soin et ce respect de la tradition et ce sens de la rebellion et de l’expérimentation.

The Red Barn n’est que cela : un melting-pot d’influences, une marmite de références qui auraient pu dégueuler de niaiseries musicales mais qui a su trouver le chemin de la potion magique. Écouter cet album, c’est être projeté dans un monde parallèle où l’americana rencontre le saxophone de Daniel Erdmann et ce souffle romantique échevelé, où l’on peut monter à cru un Mustang pendant que Neil Young glisse entre blues et exotica. Finalement, The Red Barn, c’est accepter que le jazz voyage, d’entre les continents, les histoires et les Hommes et qu’il en revienne les valises chargées de splendides cadeaux.

Installez-vous, press play, fermez les yeux (dans ce sens, c’est mieux), découvrez le bonheur. Remerciez The Red Barn, et une pièce pour le guide, merci.

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À genoux devant Ornette

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Réédition d’un joyau du gwoka, musique née en Guadeloupe et portée par les tambours, les chœurs et l’esprit de résistance. Sorti en 1979, cet album de Luc-Hubert Séjor – figure emblématique de la culture guadeloupéenne – explore d’abord une fusion audacieuse du gwoka avec le jazz et une touche de musique latine avant de revenir à une forme plus traditionnelle. Tambours et chœurs s’y répondent pour raconter l’histoire d’un peuple, entre mémoire, spiritualité et contestation. Merci au label Heavenly Sweetness et à sa précieuse collection Antilles Series pour cette réédition d’un disque devenu introuvable!

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Dynamiter l’éthio-jazz avec des solos de saxophone sauvage et de grosses rythmiques : c’est la mission que poursuit depuis plus de 15 ans le groupe Ukandanz, fruit de la rencontre entre le quartet mené par Damien Cluzel et le chanteur éthiopien Asnake Guebreyes. Pour ce sixième album, cela démarre pied au plancher : leur formule, totalement maitrisée, nous propulse sur un dancefloor explosif où la transe est au rendez-vous. La reprise de War Pigs de Black Sabbath (!) en est la meilleure preuve. Un plan sonique totalement démoniaque!

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