[PREMIERE] Les collages sons et lumières de Simon Provencher

Simon Provencher, guitariste et auteur-compositeur canadien, dévoile en exclusivité pour le Grigri, “Choix Multiples”, premier titre de son EP Mesures qui sortira le 26 mars 2021 chez Michels Records.

Simon Provencher, guitariste et auteur-compositeur canadien, dévoile en exclusivité pour le Grigri, “Choix Multiples”, premier titre de son EP Mesures qui sortira le 26 mars 2021 chez Michel Records.

Simon Provencher est un guitariste et compositeur canadien, connu pour être le guitariste furieux du groupe post-punk VICTIME. Mais c’est aussi un explorateur qui s’est embarqué pour un voyage en solitaire en 2020, en quête de défrichements sonores inédits à la croisée de l’éléctro, du jazz, du minimalisme et du noise. Et comme tout bon explorateur, il s’est fait en chemin des compagnons de route qui l’ont conduit à redessiner son itinéraire. Accompagné donc du percussionniste Olivier Fairfield et de la clarinettiste Elyze Venne-Deshaies, il dévoile en exclusivité pour le Grigri « Choix Multiples », premier titre de son EP « Mesures » qui paraîtra le 26 mars 2021 chez Michel Records.

Le projet prend donc la forme d’un dialogue (ou « trilogue ») construit en deux temps. D’abord il y a les expérimentations sonores de Simon Provencher, bricolées avec sa guitare (sans effet ni pédale) et les petit objets qu’il avait sous la main pour interagir avec les cordes. Ensuite, il y a les apports extérieurs, le « collage libre » : pour laisser toute sa place à la part d’imprévu et de surprise à la création artistique, le compositeur a laissé carte blanche aux musiciens pour interagir avec ses productions. Le résultat est troublant, la confusion cède vite la place à une sorte de logique alternative où percussions, clarinettes et guitare, qui semblaient jusqu’alors suivre chacun un chemin indépendant, se font surprendre à danser ensemble. Ecoutons-le plutôt : 

« La pièce, triptyque, semble dépenser toute son énergie dans sa première minute, alors que les percussions incessantes d’Olivier Fairfield obscurcissent les guitares hypnotiques et les clarinettes aux mélodies diffuses d’Élyze Venne-Deshaies. Dans la seconde section, les guitares préparées remplissent les silences de réverbérations obliques, donnant l’illusion d’être jouées à l’envers. Les tambours s’essoufflent peu à peu, laissant place à des routines plus fluides, plus éparses et enfin, à des résonances de cymbales qui permettent d’apprécier toute la complexité des échanges entre les clarinettes et les guitares. Le titre se veut une référence directe aux quatres clarinettes qui s’échangent la mélodie dans le champ stéréo, mais évoque aussi une réflexion sur les “possibles” de la création artistique. »

« Il faut porter encore en soi un chaos pour pouvoir mettre au monde une étoile qui danse » écrivait Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra. Cet aphorisme nous a semblé tomber sous le sens à l’écoute des « Choix Multiples ». Car c’est bien à partir du chaos, de la confusion, du bruitisme subtilement dissonant que ce trio donne naissance à quelque chose comme une étoile dansante, une palette de couleur. « Choix Multiples » porte bien son nom : chaque écoute a une saveur nouvelle, on y (re)découvre certaines lignes mélodiques ou des ornementations percussives qui avaient échappées à l’oreille lors de l’écoute précédente, et ces multiplicités se transforment en un parcours auditif authentique. Le tout est sublimé par la peinture de l’artiste française basée au Canada, Camille Bertini (et animée par Janick Blanchet), qui semble partager avec Simon Provencher la passion de la couleur, du collage, et de l’association libre. 


Auguste Bergot

Belle moustache. Crédits : Charlotte Savoie

Belle moustache. Crédits : Charlotte Savoie

Last news

Derrière le rideau de fer, il y avait des chars, des idéaux dévoyés comme des micros planqués — et plus étrange : du jazz. Spirituel, incandescent, mais surtout clandestin. À l’Est, on soufflait dans les saxs comme on lançait des prières ou des pierres, chez soi ou bien loin des spotlights. Behind the Iron Curtain explore un monde verrouillé, où les disques passaient sous le manteau et la liberté vibrait à chaque note. Des Carpates à l’Oural, le jazz comme insoumission, ou comme cheval de Troie — avec des étoiles plein les oreilles.

Listen / Buy

Alliance du bout du monde entre le rappeur Mary Sue et le groupe jazz The Clementi Sound Appreciation. La recette est donnée dès le premier morceau : samples de musique folklorique d’Asie du Sud-Est mixés à des instrumentations live, sur lesquelles se pose le flow et les lyrics abstraites du MC. On se croirait en plein rap alternatif américain, mais cela nous vient directement de l’underground singapourien. Un objet sonique unique et percutant. La sono mondiale, la vraie !

Listen / Buy

Vous devriez aussi aimer

© Le Grigri, 2024 — Made with 🖤 — World Best Radio of the year 2062