Sampa The Great

The Return, disque de la semaine du Grigri du 30/09 au 06/10

C’est rare d’être adoubé par ses idoles, ses modèles, ses petits dieux personnels. Nous, par exemple, on attend toujours un signe de Gilles Peterson et Patrick Sébastien pour vraiment nous sentir légitimes de vivre et d’exister. Eh bien, Sampa The Great n’a pas ce problème puisqu’elle a été louée par Lauryn Hill et Kendrick Lamar. Ça tombe bien car son hip-hop surdoué se situe justement au carrefour de ces deux pôles. On en ajouterait même un troisième – si on peut se permettre (bon, c’est notre radio, on fait ce qu’on veut, mais toujours dans le respect d’autrui et de la langue française): dans le flow lumineux, chantant et parsemé d’accents ragga comme dans les références au rap des 90’s, on pense aussi parfois à Mos Def. Et allez, parce qu’on fait vraiment ce qu’on veut, on placerait même le nom d’Erykah Badu pour les séquences nu-soul bien placées. Bref, ce qui marque surtout dans ce premier vrai album de la future nouvelle star du hip-hop mondial (rendez-vous dans dix ans même jour, même heure), c’est son éclectisme à outrance.

Car chacune des dix-neuf pistes de The Return explore une nouvelle piste sonique, des très soul/r’n’b “Leading Us Home” et “Summer” aux plus rentre-dedans et profondément rap “Time’s Up” et “Dare To Fly”. Et à chaque fois, c’est une masterclass. Il faut dire que la Zambienne installée à Sidney sait bien s’entourer puisqu’on retrouve sur The Return des éléments de la nouvelle scène jazz australienne dont on vous parlait récemment (Clever Austin, Silentjay) ou le toujours inspiré et inspirant Jonwayne. Disque qui passe son temps à flouter les frontières entre les aires de la Great Black Music, ce baptême de feu de Sampa The Great symbolise à merveille la philosophie du Grigri.

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Talent, créativité, évasion : voilà ce que ce « produit peut contenir » ! Ce trio polonais livre un jazz acoustique qui transcende les frontières classiques, porté par un combo vibraphone, contrebasse et percussions. Avec une économie de moyens remarquable, ils nous emmènent loin — entre rêverie et contemplation, à la croisée de l’ambient et des échos du monde de l’enfance. Écoute au casque fortement recommandée.

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Jazz expérimental combiné au hip-hop underground : voilà la recette proposée par Human Error Club. Ce trio atypique — deux claviéristes et un batteur — est parti enregistrer des sessions chez Kenny Segal, sorcier du son du rap indé californien Au passage il en a profité pour inviter un joli casting de MCs : ELUCID, Pink Siifu, ou encore billy woods. De ces improvisations émerge une musique bouillonnante, radicale, futuriste — une trajectoire un peu de travers, mais pleine de promesses, pour l’avenir de ces deux musiques. Que ce club continue à se planter!

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