Cet album, c’est un grand fuck you lancé à la face du monde et on imagine bien Marc Ribot penser à Trump quand il le crie dès le premier morceau. Mais au-delà de son propos éminemment politique, YRU Still Here? est un petit cadeau punk, DIY, spirtual jazz ou afrobeat. Parfois, on dirait du grunge, parfois ça pourrait être du Roy Nathanson, du John Zorn ou Daft Punk. En fait, Ribot ne s’autorise pas seulement tout dans le discours, il fait aussi de son disque une immense cour de recréation où l’on fait des châteaux de sable électriques ou du toboggan d’émotion. Le pire? C’est qu’il réussit dans le même temps à générer du tube : Pennsylvania 6 6666, Muslim Jewish Resistance ou Rawhide tournent logiquement en boucle sur Le Grigri.
Marc Ribot’s Ceramic Dog
Le Grigri a écouté en boucle “YRU Still Here?”
- Style : jazz, rock
- Label : Yellowbird Records
- 2018
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Derrière le rideau de fer, il y avait des chars, des idéaux dévoyés comme des micros planqués — et plus étrange : du jazz. Spirituel, incandescent, mais surtout clandestin. À l’Est, on soufflait dans les saxs comme on lançait des prières ou des pierres, chez soi ou bien loin des spotlights. Behind the Iron Curtain explore un monde verrouillé, où les disques passaient sous le manteau et la liberté vibrait à chaque note. Des Carpates à l’Oural, le jazz comme insoumission, ou comme cheval de Troie — avec des étoiles plein les oreilles.
Alliance du bout du monde entre le rappeur Mary Sue et le groupe jazz The Clementi Sound Appreciation. La recette est donnée dès le premier morceau : samples de musique folklorique d’Asie du Sud-Est mixés à des instrumentations live, sur lesquelles se pose le flow et les lyrics abstraites du MC. On se croirait en plein rap alternatif américain, mais cela nous vient directement de l’underground singapourien. Un objet sonique unique et percutant. La sono mondiale, la vraie !
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