Jazzbois

Jazzbois, disque de la semaine du Grigri du 10/02 au 16/02

Pour se faire connaître, il y a plusieurs chemins. Il y a le bouche à oreille. Il y a les réseaux, virtuels ou non. Il y a les plateformes, les playlists ou les émissions. Et puis il y a cette bonne vieille méthode qui fonctionne depuis des lustres: la putain de belle pochette qui t’accroche le regard comme si sa vie en dépendait. Quand on est tombé sur celle de Jazzbois, on s’est dit qu’avec un tel contenant à mi-chemin entre les silhouettes de Magritte et les affiches de Saul Bass (on dirait le vert du générique de La Mort aux Trousses), le contenu devait être affriolant. Eh bien, bingo, grâce au travail du graphiste Callum Rooney, on venait de découvrir les BadBadNotGood de Hongrie.

Pourtant, derrière cette formule parlante mais forcément réductrice se cache bien plus qu’un ersatz aux chantres canadiens des mélanges entre jazz et hip-hop. Si on retrouve bien chez Jazzbois ce groove biberonné aux beats de Madlib, RZA ou Dilla, on sent que la triade Bencze Molnar (claviers) – Tamas Czirjak (batteries) – Viktor Sági (basse, guitare) s’est également nourrie de fusion à la Herbie Hancock tout en s’inscrivant sur les traces electro et broken beat d’un Kaidi Tatham ou de Yussef Kamaal. D’ailleurs, là où BBNG a souvent payé son tribut au hip-hop avec ses reprises de Kanye West, Ol’ Dirty Bastard ou Nas, le trio de Budapest préfère au contraire affirmer son héritage jazz dans ses titres de compos: difficile de ne pas voir en “Elvin” et “Shabakh” des clins d’oeil à Elvin Jones et Shabaka Hutchings.

En quelques semaines, les garçons viennent de placer la Hongrie sur la carte des pays qui comptent dans la nouvelle scène jazz. Car, un peu avant cet EP de baptême sur le label allemand Cosmic Compositions, Jazzbois avait improvisé tout un disque en une nuit psychotropée (dans tous les sens du terme): sorti sur un label hongrois cette fois-là (Blunt Shelter Records), Jazzbois Goes Blunt montrait déjà à quel point le trio en avait sous la chaussette. Bref, au Grigri, on croit en eux dur comme bois. On espère qu’ils ne nous décevront pas.

🇬🇧  To make yourself known, in music, there are several ways including the beautiful cover that catches your eyes (…) and thanks to Callum Rooney’s work – JazzBois graphic designer -, we just discovered the hungarian BadBadNotGood. (…) Unlike BBNG, the Budapest trio prefers to claim its jazz heritage in their music as in their song titles: it’s hard not to see in “Elvin” and “Shabakh” nods and tributes to Elvin Jones and Shabaka Hutchings. (…) In a few weeks, the boys have just placed Hungary on the map as a country that count in the new jazz scene.

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Artiste chouchou du Grigri, Kassa Overall revient avec un cri d’amour pour le hip-hop en revisitant des classiques des 90’s. Ici, pas de simples copier-coller, mais de véritables réinterprétations. Si certains choix, comme A Tribe Called Quest ou Digable Planets, semblent évidents (mais réussis !), c’est dans les contre-pieds musicaux que réside la vraie surprise. La mélodie ensoleillée californienne de Nuthin but a « G » Thang devient mystérieuse et envoûtante, tandis que la folie sudiste de Back That Azz Up se transforme en comptine jazz. Et cette version de Big Poppa à la flûte ? Une des plus belles reprises rap tous genres confondus.

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Le saxophoniste, flûtiste et producteur Chip Wickham poursuit son parcours impeccable avec ce nouvel opus, The Eternal Now. Son jazz mélodique explore de nouveaux horizons, entre musique de film, groove soul et influence « Ninja Tunesque » — rien d’étonnant : le batteur de The Cinematic Orchestra est de la partie. Il s’en dégage une ambiance hors du temps, légèrement mélancolique mais profondément belle. Le disque parfait pour les week-ends d’automne ensoleillés, tasse de café à la main.

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