YBN Cordae

The Lost Boy, disque de la semaine du Grigri du 12/08 au 18/08

YBN Cordae, c’est un peu le chaînon manquant entre Kendrick Lamar et Chance The Rapper. A tel point que sur ce premier album à la forte odeur de coup de maître, on retrouve un morceau qui ressemble beaucoup au “Humble“ (“Broke as Fuck”) du premier et un autre avec le second en featuring (“Bad Idea”). Mieux, The Lost Boy a même tout de l’album qu’aurait pu/dû faire Chance The Rapper s’il ne s’était pas planté sur The Big Day: du tube à gogo, de la mélodie en masse, un flow à la fois précis et lancinant, de la prod soignée au possible et même une petite envolée gospel (“Sweet Lawd”).

De l’autre côté, les attentes et louanges que cumule le rappeur du Maryland rappellent beaucoup celles que connut le jeune Kendrick en son temps. Un exemple parmi d’autres? Dr. Dre s’est déclaré fan du garçon, tout comme J Cole que YBN Cordae avait pourtant clashé sur « Old N*ggas” et qui, peu rancunier, produit un titre de ce Lost Boy (“RNP”). Sans oublier les prestigieux featurings que le garçon de même pas 22 piges s’offre sur ce debut album: Anderson .Paak (qui tente, dirait-on, de battre le record du monde de feat. cette année), Pusha T, Meek Mill ou encore Ty Dolla $ign.

YBN Cordae termine ce disque à la pochette champêtre par cette punchline “Yeah, I was a lost boy, now I’m found“ (en gros: j’étais un cas perdu et à présent je me suis retrouvé). S’il continue sur cette voie, il risque d’être retrouvé par beaucoup, beaucoup, beaucoup de gens. Mais peut-être pas par le collectif qui l’a fait connaître et à qui il doit son blaze: la bande fondée par YBN Nahmir (pour Young Boss Niggaz) étrangement absente de cet addictif opus de baptême.

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Rappeuse de 24 ans, née à Détroit et installée à Chicago – axe artistique américain doré – débarque avec son premier album MERRY&RUE. Sur des morceaux courts mais percutants , son flow caméléon navigue avec aisance entre de superbes instrus lo-fi, soulful et expérimental. Avec des collaborations de Homeboy Sandman et Vic Spencer, un mixage pour Nolan The Ninja, la jeune MC prouve qu’elle sait bien s’entourer. Une petite bouffée d’air frais rapologique!

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Derrière le rideau de fer, il y avait des chars, des idéaux dévoyés comme des micros planqués — et plus étrange : du jazz. Spirituel, incandescent, mais surtout clandestin. À l’Est, on soufflait dans les saxs comme on lançait des prières ou des pierres, chez soi ou bien loin des spotlights. Behind the Iron Curtain explore un monde verrouillé, où les disques passaient sous le manteau et la liberté vibrait à chaque note. Des Carpates à l’Oural, le jazz comme insoumission, ou comme cheval de Troie — avec des étoiles plein les oreilles.

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