The Comet is Coming

Trust In The Lifeforce Of The Deep Mystery, disque de la semaine du Grigri du 18/03 au 24/03

S’il y a bien un mot qui convient à The Comet is Coming, c’est bien celui de trip. Déjà, parce qu’on peut dire que c’est le trip jazz-électro (voire électro-jazz même) du saxophoniste-clé de la scène anglaise, Shabaka Hutchings, avec le duo Soccer 96 (Dan Leavers et Max Hallett). Et puis parce que cette musique appelle aux trips en tous genres. Elle peut donner envie de se droguer comme de danser, de danser et de se droguer, de droguer puis de danser, de danser en se droguant, de se droguer en dansant. De danser mais de dire non à la drogue, de se droguer mais de dire non à la danse. Car malgré son enrobage synthétique à mi-chemin entre le krautrock le plus old school et le dubstep le plus poisseux, la musique de The Comet is Coming peut s’écouter assis, se méditer couché ou se réfléchir debout. Le trip, on le trouve aussi dans l’imaginaire du groupe, psychédélique et afro-futuriste, entre Pink Floyd et Sun Ra, entre Kubrick et Star Trek. Premier album du trio pour le prestigieux label Impulse, Trust In The Lifeforce Of The Deep Mystery perpétue la tradition des oeuvres rentre-dedans de The Comet: un saxophone déchaîné dont le grain envoie le lounge valdinguer à des années-lumières, des synthés enveloppants mais coups de poing, une batterie à fond les ballons. Avec peut-être plus de rondeurs que par le passé (cf. le très spiritual jazz « Unity »), ce second LP du trio multiplie les moments de bravoure à te faire te péter le crâne sur le comptoir: « Super Zodiac », « Summon The Fire » ou encore « Timewave Zero ». Sans oublier les huit minutes intersidérales avec la poétesse Kate Tempest (« Blood of The Past »). Bref, plus qu’un grand disque: un gros disque taillé autant pour les clubs de jazz que pour les clubs discothèques.

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Derrière le rideau de fer, il y avait des chars, des idéaux dévoyés comme des micros planqués — et plus étrange : du jazz. Spirituel, incandescent, mais surtout clandestin. À l’Est, on soufflait dans les saxs comme on lançait des prières ou des pierres, chez soi ou bien loin des spotlights. Behind the Iron Curtain explore un monde verrouillé, où les disques passaient sous le manteau et la liberté vibrait à chaque note. Des Carpates à l’Oural, le jazz comme insoumission, ou comme cheval de Troie — avec des étoiles plein les oreilles.

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Alliance du bout du monde entre le rappeur Mary Sue et le groupe jazz The Clementi Sound Appreciation. La recette est donnée dès le premier morceau : samples de musique folklorique d’Asie du Sud-Est mixés à des instrumentations live, sur lesquelles se pose le flow et les lyrics abstraites du MC. On se croirait en plein rap alternatif américain, mais cela nous vient directement de l’underground singapourien. Un objet sonique unique et percutant. La sono mondiale, la vraie !

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