The Last Poets

“Understand What Black Is” tourne en boucle sur Le Grigri

Understand What Black Is affirment-ils avec ce premier album depuis… 1997. Logique, c’est ce qu’ils font depuis plus d’un demi-siècle. Si on dit souvent des Last Poets qu’ils sont les grands-pères du hip-hop, il ne faut pas oublier que, sur les traces de Césaire et Senghor, ils sont aussi et surtout des penseurs de la négritude. Des manieurs de mots proches des Black Panthers ou du free jazz, des proto-rappeurs à des milliers d’années-lumières du bling-bling et du prêt-à-penser. Depuis leur premier album (The Last Poets, 1970), ce collectif à géométrie variable (et aux querelles invariables) n’a eu de cesse de se demander ce que ça voulait dire d’être noir. Cousins de Gil Scott-Heron dans leur manière de mêler soul, spoken word et percussions entêtantes, les Last Poets ont toujours aimé s’entourer de hérauts de la Great Black Music : Bernard Purdie sur Delights Of The Garden en 1977 ou Bootsy Collins et Bernie Worrell sur Holy Terror en 1993. Sur Understand What Black Is, c’est à présent sur des boucles reggae et dub produites par Prince Fatty et Benedic Lamdin (Nostalgia 77) qu’ils balancent leur vers sereins mais (évidemment) coups de poing. « America is a terrorist / Killing the natives of the land /Killing and stealing /Have always been a part of America’s master plan » entend-on dans « Rain of Terror ». Bush et Trump apprécieront.

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Pour son second album en 2025, le guitariste, multi-instrumentiste et producteur japonais Takuro Okada signe un hommage à ses influences, de Sun Ra au saxophoniste norvégien Jan Garbarek (avec une reprise de son Nefertiti), en passant par la scène jazz fusion japonaise ou encore Flying Lotus. Ce type d’exercice, souvent raté chez d’autres, est ici parfaitement orchestré : chaque morceau dialogue avec le suivant, tissant un ensemble cohérent qui nous captive, parfois au bord de l’hypnose… comme ces cercles aux centres différents mais si proches de la pochette.

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Au début, les jazzmen offraient aux producteurs hip-hop la matière première idéale pour leurs instrus. Mais aujourd’hui, la boucle s’inverse : ce sont de jeunes groupes qui se laissent imprégner par l’héritage de Madlib ou J Dilla. Symbole de cette mouvance, le quintet polonais Omasta façonne avec Jazz Report from the Hood un jazz-funk live jouissif, aux rythmes enfumés, prêt à être samplé et découpé dans une MPC. Une preuve que les B-boys et les amateurs de blue note n’ont jamais été aussi proches!

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