The Last Poets

“Understand What Black Is” tourne en boucle sur Le Grigri

Understand What Black Is affirment-ils avec ce premier album depuis… 1997. Logique, c’est ce qu’ils font depuis plus d’un demi-siècle. Si on dit souvent des Last Poets qu’ils sont les grands-pères du hip-hop, il ne faut pas oublier que, sur les traces de Césaire et Senghor, ils sont aussi et surtout des penseurs de la négritude. Des manieurs de mots proches des Black Panthers ou du free jazz, des proto-rappeurs à des milliers d’années-lumières du bling-bling et du prêt-à-penser. Depuis leur premier album (The Last Poets, 1970), ce collectif à géométrie variable (et aux querelles invariables) n’a eu de cesse de se demander ce que ça voulait dire d’être noir. Cousins de Gil Scott-Heron dans leur manière de mêler soul, spoken word et percussions entêtantes, les Last Poets ont toujours aimé s’entourer de hérauts de la Great Black Music : Bernard Purdie sur Delights Of The Garden en 1977 ou Bootsy Collins et Bernie Worrell sur Holy Terror en 1993. Sur Understand What Black Is, c’est à présent sur des boucles reggae et dub produites par Prince Fatty et Benedic Lamdin (Nostalgia 77) qu’ils balancent leur vers sereins mais (évidemment) coups de poing. « America is a terrorist / Killing the natives of the land /Killing and stealing /Have always been a part of America’s master plan » entend-on dans « Rain of Terror ». Bush et Trump apprécieront.

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Alliance du bout du monde entre le rappeur Mary Sue et le groupe jazz The Clementi Sound Appreciation. La recette est donnée dès le premier morceau : samples de musique folklorique d’Asie du Sud-Est mixés à des instrumentations live, sur lesquelles se pose le flow et les lyrics abstraites du MC. On se croirait en plein rap alternatif américain, mais cela nous vient directement de l’underground singapourien. Un objet sonique unique et percutant. La sono mondiale, la vraie !

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Le multi-instrumentiste anglais Greg Surmacz ose une formule audacieuse sur ce cinquième album : le mariage, souvent mal compris, entre jazz et beats électroniques. Ce sont les mélodies, saisissantes et limpides, qui captent immédiatement notre attention et nous plongent dans un univers hybride où solos de saxophone croisent les rythmes fracturés d’IDM ou de footwork. Contre toute attente, l’alchimie opère, et l’on entend quelque chose de véritablement inédit. Le genre de projet qu’on adore défendre au Grigri.

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