Auntie Flo

“Radio Highlife" est disque de la semaine sur Le Grigri

De sa pochette qui évoque le Jazz de Matisse à ses interludes qui installent de véritables ambiances cinégéniques (« Malawi Skit » ou « Radio Souk ») en passant par ses « tubes » pour dancefloor (« Nobody Say It Would Be Easy » ou « Cape Town Jam »), tout est parfait sur cet album. Radio Highlife, c’est un peu le radio show idéal d’un DJ, musicien et patron de club de Glasgow, Auntie Flo. Son club, il l’a d’ailleurs baptisé le Highlife: un jeu de mots entre le fameux style musical ghanéen et l’expression high life qu’on peut traduire par mener la grande vie. Et ce grand train, c’est grâce à la musique qu’Auntie Flo le vit. Dans son club, tout comme dans son album, il défend une conception de la danse qualitative et cosmopolite (bref l’inverse de Patrick Sebastien quoi). On passe donc du Malawi à la Norvège, de Cuba au Ouganda, de la Russie à l’Afrique du Sud, non pas sans transition, mais au contraire avec l’art de la transition parfaite de celui qui sait manier les platines. Radio Highlife évoque ainsi tour à tour Four Tet, Francis Bebey, Piero Umiliani, la philosophie ethno-musicologique d’Alan Lomax ou plus généralement tous ceux qui mélangent transe du passé et futur dans un grand maelstrom emballant.

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Pour son second album en 2025, le guitariste, multi-instrumentiste et producteur japonais Takuro Okada signe un hommage à ses influences, de Sun Ra au saxophoniste norvégien Jan Garbarek (avec une reprise de son Nefertiti), en passant par la scène jazz fusion japonaise ou encore Flying Lotus. Ce type d’exercice, souvent raté chez d’autres, est ici parfaitement orchestré : chaque morceau dialogue avec le suivant, tissant un ensemble cohérent qui nous captive, parfois au bord de l’hypnose… comme ces cercles aux centres différents mais si proches de la pochette.

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Au début, les jazzmen offraient aux producteurs hip-hop la matière première idéale pour leurs instrus. Mais aujourd’hui, la boucle s’inverse : ce sont de jeunes groupes qui se laissent imprégner par l’héritage de Madlib ou J Dilla. Symbole de cette mouvance, le quintet polonais Omasta façonne avec Jazz Report from the Hood un jazz-funk live jouissif, aux rythmes enfumés, prêt à être samplé et découpé dans une MPC. Une preuve que les B-boys et les amateurs de blue note n’ont jamais été aussi proches!

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