Swindle

Swindle, ça veut dire escroquerie en anglais. Bon, no stress, c’est aussi le mot que nos amis d’outre-Manche pour parler d’une technique aux échecs qui consiste à mimer l’erreur pour piéger son adversaire. Et l’art du faux-semblant, c’est tout ce que développe ce producteur londonien depuis 2010 et son premier EP Who Said Funk. Car le garçon s’amuse clairement à brouiller les cartes avec la joie du gosse qui lance des fausses pistes quand il joue à cache-cache. Par exemple en 2013, quand il clamait son amour pour le jazz dans Long Live The Jazz, il accouchait en réalité d’un opus electro-dubstep-funk. Producteur hip-hop tendance grime, Swindle fait tout simplement ce qu’il veut quand il veut où il veut. Et c’est aussi pour ça que son premier véritable album pour le label Brownswood nous a tellement accrochés. On y trouve une foule d’invités aussi jazz que hip-hop ou soul (de Nubya Garcia à Kojey Radical, de Ghetts à Etta Bond, de Yussef Dayes à Andrew Ashong); on y collectionne des refrains r’n’b comme des envolées psychédéliques, des instants tubesques comme des passages underground, des tics nu-soul comme des textures de UK Jazz. Bref, No More Normal est à ranger bien au chaud dans sa discothèque entre Hiatus Kaiyote, Anderson .Paak ou Robert Glasper.