Ukandanz

On connaît la formule: pour s’éviter des déconvenues, il faut savoir muscler son jeu. Le grand Aimé l’avait bien dit à ses disciples. Eh bien les Franco-Ethiopiens de Ukandanz prennent le contrepied de cet adage immortel. Pour leur troisième album, ils calment leur jeu: ils l’adoucissent, le détendent, le synthétisent (belle idée d’être allé chercher le sorcier des claviers de Mazalada, Adrien Spirli). Et ça leur va bien au teint. Ça fait sortir de nouvelles nuances à la voix tourneboulante de leur chanteur Asnake Gebreyes. Ça donne de nouveaux contours aux éruptions du saxophone de Lionel Martin ou aux lignes acérées de la guitare de Damien Cluzel. Ça apporte de la richesse vénéneuse (quasi cold wave) à leur éthio-jazz torturé. Avec Yeketelale, les Ukandanz continuent d’inviter à la danse, ils changent juste de forme: fini les pogos acides, place aux déhanchés ardents.