Traque de track #3 - "The Leper" de Maurice Louca

Chaque jour de nouveaux titres entrent dans la programmation du Grigri. Aujourd’hui, le fascinant titre d’ouverture du nouvel album d’un pilier de la foisonnante scène égyptienne.

Comme un symbole, son talent a éclos au grand jour en même temps que les Printemps Arabes. Logique: musique et révolution ont toujours fait bon ménage. Il existe même des philosophes grecs chevronnés qui pensent que, le plus souvent, l’une annonce l’autre. Huit ans plus tard, celui qui était plutôt associé au monde de l’électro (cf. son premier album, le torturé Garraya), sort un disque de jazz mi-free mi-cosmique baptisé Elephantine. Publié sur le très frondeur et hybride label belge Sub Rosa, il débute par un incroyable morceau de près de neuf minutes, "The Leper". À l’écouter de plus près, il n’est pas si différent des précédents travaux de Maurice Louca, où l’on retrouvait déjà ces frottements fructueux, ces montées de sève, ces mélodies orientales trafiquées. C’est juste que les compositions de l’Egyptien sont ici interprétées par un mini orchestre international (des Suédois, des Iraniens, des Danois, des Italiens…) qui leur donne des textures plus acoustiques, plus organiques, plus intempestives. Si on voulait lui mettre la pression, on dirait que Maurice Louca pourrait aspirer à devenir le Sun Ra égyptien. Mais on va plutôt soutenir qu’il cherche tout simplement à devenir lui-même. Ce qui est déjà pas mal, voire mieux que pas mal. Une prédiction à vérifier sur scène le 5 avril au festival Banlieues Bleues à Pantin et le lendemain au BRDCST Festival à Bruxelles.

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