24h avant sa sortie, voici le clip complètement psyché d’un Israélien aux talents fous: vidéaste, sampleur, ethnologue, jazzman, voyageur et collecteur, il est parti en Tanzanie enregistrer le peuple bantou. Il en est revenu avec Wachaga, un disque franchement dingue dont la sortie est prévue pour le 17 juillet chez Siyal Music.
Chez Kutiman, la musique est un spectacle son et lumière. En 2009, son nom avait circulé aux quatre coins du monde pour un projet tellement fascinant qu’il avait intégré le Top 50 des inventions de 2009 du prestigieux Time Magazine. L’idée était tout bête, mais il fallait y penser et la réaliser avec autant de musicalité: il collectait des amateurs sur Internet qui jouaient à l’arrache du piano, de la basse, de la batterie… pour créer un morceau inédit en bouclant et retravaillant tous ces sons. Allez écouter Give It Up à partir d’un nana qui chante face cam et d’une gamine qui pianote ses premières notes, c’est fascinant et bien mieux gaulé que plein de disques qu’on nous envoie au Grigri.
Quelques années plus tard, ce Géo Trouvetou made in Israel a décidé d’aller plus loin que sa chaise et YouTube pour collecter la matière première propre à nourrir ses sculptures audiovisuelles. En 2014, il a donc pris l’avion direction la Tanzanie, plus précisément le légendaire Kilimandjaro où vivent les Chaggas – aussi appelés Wachaggas. Il en est bien sûr revenu non seulement avec des enregistrements de chants traditionnels, mais aussi avec des images créées au moyen de techniques et d’appareils analogiques vintage.
Baptisé Wachaga, le résultat sortira le 17 juillet chez Siyal Music et on peut d’ores et déjà vous dire qu’il s’annonce comme l’un des grands disques de cette année très bizarre. Une sorte de spiritual jazz mâtiné de psychédélisme et d’électronique au sein du duquel on retrouve ses complices de la fourmillante scène jazz israélienne comme le trompettiste Sefi Zisling, le saxophoniste Shlomi Alon ou le tromboniste Yair Slutzki. Pour Le Grigri, le garçon révèle un premier clip à l’image de son album: emballant et inventif. Un peu comme si le trip africain de Barney Wilen qui avait donné le génial Moshi s’était passé à l’époque des ordinateurs et des Internets. Une certaine vision du bonheur.
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Derrière le rideau de fer, il y avait des chars, des idéaux dévoyés comme des micros planqués — et plus étrange : du jazz. Spirituel, incandescent, mais surtout clandestin. À l’Est, on soufflait dans les saxs comme on lançait des prières ou des pierres, chez soi ou bien loin des spotlights. Behind the Iron Curtain explore un monde verrouillé, où les disques passaient sous le manteau et la liberté vibrait à chaque note. Des Carpates à l’Oural, le jazz comme insoumission, ou comme cheval de Troie — avec des étoiles plein les oreilles.
Alliance du bout du monde entre le rappeur Mary Sue et le groupe jazz The Clementi Sound Appreciation. La recette est donnée dès le premier morceau : samples de musique folklorique d’Asie du Sud-Est mixés à des instrumentations live, sur lesquelles se pose le flow et les lyrics abstraites du MC. On se croirait en plein rap alternatif américain, mais cela nous vient directement de l’underground singapourien. Un objet sonique unique et percutant. La sono mondiale, la vraie !