Pour Le Grigri et rien que pour Le Grigri, voici le premier clip d’un trio suisse complètement barré venu de la toujours inspirée écurie Bongo Joe. Entre psychédélisme et clins d’oeil à Godzilla, un mini dessin animé bien perché.
Pour tout vous dire, il y a des labels comme ça, auxquels on fait une confiance aveugle. On pourrait diffuser leurs nouvelles sorties sur Le Grigri sans même les écouter. On ne le fait pas évidemment car 1/on est trop consciencieux 2/on est trop curieux, on veut découvrir les sons avant tout le monde. Toujours est-il que les Suisse des Disques Bongo Joe appartiennent à cette catégorie. Allez fureter dans leur catalogue ici même, vous prendrez du plaisir.
Car la force de Bongo Joe, c’est de dénicher des groupes improbables à la lisière du jazz, du funk, des musiques traditionnelles et du psychédélisme sans frontières. L’an dernier, ils avaient sorti le premier EP complètement déjanté d’un trio de Genève baptisé Amami. Formé par Ines Mouzoune (claviers, basse), Raphaël Anker (EVI, Beatbox, Drum pads) et Gabriel Ghebrezghi (voix, claviers), ce trio déroulait sur les cinq titres de Giant une sorte de soul dancehall, chahuteuse et DIY.
Quelques mois plus tard, les voici qui reviennent avec un magnifique clip animé autour du morceau le plus dansant de leur répertoire, “Ivory”. Le jour où les boîtes de nuit rouvriront, elles raffoleront de ces lignes sinueuses et chaloupées au carrefour de Poni Hoax, de MGMT et des Meridian Brothers, au croisement de l’Afrique et de l’Amérique Latine. D’ailleurs, c’est un artiste brésilien qui a imaginé ce dessin animé à la Godzilla. Jeune Pauliste, naviguant entre Suisse et Japon, Luan Banzaï réussit à coller à l’énergie positive de Amami tout en apportant une patte bien plus inquiétante. Même si on vous rassure: tout est bien qui finit bien.
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Réédition d’un joyau du gwoka, musique née en Guadeloupe et portée par les tambours, les chœurs et l’esprit de résistance. Sorti en 1979, cet album de Luc-Hubert Séjor – figure emblématique de la culture guadeloupéenne – explore d’abord une fusion audacieuse du gwoka avec le jazz et une touche de musique latine avant de revenir à une forme plus traditionnelle. Tambours et chœurs s’y répondent pour raconter l’histoire d’un peuple, entre mémoire, spiritualité et contestation. Merci au label Heavenly Sweetness et à sa précieuse collection Antilles Series pour cette réédition d’un disque devenu introuvable!
Dynamiter l’éthio-jazz avec des solos de saxophone sauvage et de grosses rythmiques : c’est la mission que poursuit depuis plus de 15 ans le groupe Ukandanz, fruit de la rencontre entre le quartet mené par Damien Cluzel et le chanteur éthiopien Asnake Guebreyes. Pour ce sixième album, cela démarre pied au plancher : leur formule, totalement maitrisée, nous propulse sur un dancefloor explosif où la transe est au rendez-vous. La reprise de War Pigs de Black Sabbath (!) en est la meilleure preuve. Un plan sonique totalement démoniaque!