[PREMIERE] Rhizottome – « Jean qui rit »

Derrière ce blase qui signifie “le coupeur de racines” se cache un binôme accordéon-saxophone qui revendique haut et fort son ADN “néo-trad”. Extrait de leur second album Malherbologie dont la sortie est prévue pour le 15 octobre, “Jean qui rit” nous a tiré des larmes de plaisir.

Derrière ce blase qui signifie “le coupeur de racines” se cache un binôme accordéon-saxophone qui revendique haut et fort son ADN “néo-trad”. Traduction: ils rejouent avec une intensité folle une foule de musiques traditionnelles, réelles ou imaginaires, nordiques ou orientales, à la lettre ou dans l’esprit. Extrait de leur second album Malherbologie dont la sortie est prévue pour le 15 octobre, “Jean qui rit” nous a tiré des larmes de plaisir.

Au départ, avec un blase comme Rhizottome et un titre d’album comme Malherbologie, on ne sait pas trop à quoi s’attendre. Ça fait un peu mots qui comptent triple au Scrabble. Surtout quand on voit que c’est un disque avec un accordéon (Armelle Dousset) et un saxophone (Matthieu Metzger). Et quand on commence à écouter, c’est la claque, c’est la classe, c’est le clash: on ne sait pas trop ce que c’est, on ne sait pas trop comment le définir, mais que c’est beau, quoi. Du genre de beau qui réveille la chair de poule. Surtout ce morceau-là, « Jean qui rit » et son titre qui fait chanson populaire du xviie siècle. Eh bien, ce morceau-là, il fait monter dans des tours d’intensité qui rappelle les premières fois où l’on découvre Colin Stetson ou Mario Batkovic, ces princes du crescendo dévastateur ni vu ni connu. On ne pensait pas aller aussi haut avec aussi peu: deux instruments, mais des centaines de possibilités d’une idylle.

Il faut dire que Rhizottome, c’est un duo qui se connaît bien, et même très bien: ils jouent ensemble depuis plus de dix ans et avaient déjà sorti un premier disque éponyme chez NoMad Music en 2014. Et c’est ce qui explique la puissance de leur musique faussement folklorique, vraiment onirique: parfois, on ne sait plus où est l’accordéon où est le saxophone tant ils s’emmêlent comme des rimes embrassées. Tout dans ce duo transpire le bal perdu et c’est d’ailleurs l’un des crédos de ces deux musiciens aux parcours si éloignés mais complémentaires: Armelle Dousset, la danseuse contemporaine autodidacte de l’accordéon ; Matthieu Metzger l’enfant du CNSM et de l’ONJ fan de Messhuagha et proche de Louis Sclavis ou Marc Ducret.

Ensemble, ils revendiquent haut et fort un ADN “néo-trad”. Soit la volonté de jouer des musiques traditionnelles du monde entier, de la Scandinavie au Japon, avec une liberté totale, une spontanéité assumée, une fraicheur ébouriffante. Autre credo du duo: une affection toute particulière pour le monde des plantes. D’où le titre de cet album si séduisant prévu pour le 15 octobre. D’où leur nom de groupe qui signifie “coupeur de racines”. D’où le livret du disque rempli de dessins et de mots latins. Un groupe profondément atypique et à contre-courant dont on est fiers de vous présenter en avant-première ce “Jean qui rit”, qui, on doit l’avouer, nous a plutôt fait lâcher quelques larmes.

Matthieu Metzger et Armelle Dousset. Crédit : Mathieu Vladimir Alliard

Matthieu Metzger et Armelle Dousset. Crédit : Mathieu Vladimir Alliard

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Pour son second album en 2025, le guitariste, multi-instrumentiste et producteur japonais Takuro Okada signe un hommage à ses influences, de Sun Ra au saxophoniste norvégien Jan Garbarek (avec une reprise de son Nefertiti), en passant par la scène jazz fusion japonaise ou encore Flying Lotus. Ce type d’exercice, souvent raté chez d’autres, est ici parfaitement orchestré : chaque morceau dialogue avec le suivant, tissant un ensemble cohérent qui nous captive, parfois au bord de l’hypnose… comme ces cercles aux centres différents mais si proches de la pochette.

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Au début, les jazzmen offraient aux producteurs hip-hop la matière première idéale pour leurs instrus. Mais aujourd’hui, la boucle s’inverse : ce sont de jeunes groupes qui se laissent imprégner par l’héritage de Madlib ou J Dilla. Symbole de cette mouvance, le quintet polonais Omasta façonne avec Jazz Report from the Hood un jazz-funk live jouissif, aux rythmes enfumés, prêt à être samplé et découpé dans une MPC. Une preuve que les B-boys et les amateurs de blue note n’ont jamais été aussi proches!

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