[PREMIERE] – « Sweat » de Sorg & Napoleon Maddox

On vous avait déjà offert une exclu d’un de ses titres, dédié à l’activiste sud-africain anti-Apartheid Steve Biko. Aujourd’hui, le rappeur Napoleon Maddox retrouve le beatmaker bisontin Sorg pour un nouvel EP, « We the people » et on est les premiers à vous en parler.

Besançon, c’est la citadelle fortifiée de Vauban, le comté fruité 12 mois d’affinage, les artisans horlogers, la ville natale de Victor Hugo. Mais c’est aussi désormais le lieu de résidence – à la Rodia entre autres – du duo transatlantique Sorg & Napoleon Maddox. Le premier (Léo Dufour de son vrai nom) est originaire de la capitale comtoise et un beatmaker talentueux au style bien trempé qui gravite autour de l’électro-jazz, du rock, de la soul ou encore des musiques dites « du monde ». Le second est un rappeur originaire de Cincinnati, leader du groupe « IsWhat?! », collaborateur d’Archie Shepp dans Phat Jam in Milano, et voix engagée contre les ségrégations d’hier et d’aujourd’hui. Bref, un petit cocktail intrigant qu’on ne pouvait manquer de vous faire découvrir.

Depuis leur première collaboration sur « Wild West » en 2013, le rappeur américain et le beatmaker français ne se quittent plus. Après un premier EP, Ribbons & Razors (2014), ils publient leur premier album Checkin Us en 2018 et reviennent aujourd’hui avec l’EP autoproduit We The People qui sortira le 30 octobre. Avec un nom en référence aux premiers mots de la Constitution américaine et une pochette qui montre la Statue de la Liberté en plein naufrage, les deux artistes évoquent une Amérique en proie aux flammes.

C’est d’ailleurs sous le bruit des sirènes et le sample de « Vitamin C » de Can que s’ouvre « DANGER », le premier titre de l’EP en collaboration avec le rappeur français JP Manova. Puis sur « Stick with it », Sorg & Napoleon Maddox s’associent au rappeur Boogie Bang, originaire de Cincinnati lui aussi, autour d’une instru bien rock bourrée de distorsion. Plus dansantes, les instrus jazzy-électro de Sorg se marient à merveille avec le saxophone d’Erik Servet sur le bien-nommé « Sweat ». On oublie alors un moment l’actualité morose pour célébrer la danse et la vie. Un petit florilège d’esthétiques, de textes engagés et de collaborations donc, dont on espère qu’il donnera de nouveaux fruits. 

En attendant, on prend au mot Napoleon Maddox lorsqu’il entonne « Don’t stop ‘till you get enough » sur le refrain de « Sweat » et on se passe en boucle cette petite douceur, sans oublier de vous en faire gouter un morceau.

Auguste Bergot

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Pour son second album en 2025, le guitariste, multi-instrumentiste et producteur japonais Takuro Okada signe un hommage à ses influences, de Sun Ra au saxophoniste norvégien Jan Garbarek (avec une reprise de son Nefertiti), en passant par la scène jazz fusion japonaise ou encore Flying Lotus. Ce type d’exercice, souvent raté chez d’autres, est ici parfaitement orchestré : chaque morceau dialogue avec le suivant, tissant un ensemble cohérent qui nous captive, parfois au bord de l’hypnose… comme ces cercles aux centres différents mais si proches de la pochette.

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Au début, les jazzmen offraient aux producteurs hip-hop la matière première idéale pour leurs instrus. Mais aujourd’hui, la boucle s’inverse : ce sont de jeunes groupes qui se laissent imprégner par l’héritage de Madlib ou J Dilla. Symbole de cette mouvance, le quintet polonais Omasta façonne avec Jazz Report from the Hood un jazz-funk live jouissif, aux rythmes enfumés, prêt à être samplé et découpé dans une MPC. Une preuve que les B-boys et les amateurs de blue note n’ont jamais été aussi proches!

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