[PREMIERE] Watchdog règle ses contes

Les animaux qui n’existent pas, c’est la nouvelle création du duo WATCHDOG avec la comédienne Maud Chapoutier. Un album en forme de conte sonore envoûtant, d’invitation au voyage dans un univers où il y a des hommes Bou, des orgues qui perdent leur dent et où le trouble devient lumineux. 72h avant sa sortie officielle, on vous en dévoile un splendide extrait.

Les animaux qui n’existent pas, c’est la nouvelle création du duo WATCHDOG avec la comédienne Maud Chapoutier. Un album en forme de conte sonore envoûtant, d’invitation au voyage dans un univers où il y a des hommes Bou, des orgues qui perdent leur dent et où le trouble devient lumineux. 72h avant sa sortie officielle, on vous en dévoile un splendide extrait.

On dit qu’il n’y a plus de véritable conteur en France, que c’est une tradition oubliée, qui s’est éteinte en même temps que nos mythologies communes autrefois transmises oralement. On dit que le Surréalisme est un courant littéraire qui n’a pu exister que dans une certaine situation historique. On dit que les animaux existent. WATCHDOG vient démentir ces « on dit » pour nous raconter toutes sortes d’« il y a » (sur)réels et autres « animaux qui n’existent pas ».

Cette création, co-produite par le collectif Pince-Oreilles et l’Opéra de Lyon, c’est l’idée du duo WATCHDOG, composé de la pianiste Anne Quillier (dont vous pouvez réécouter la carte blanche ici) et du clarinettiste Pierre Horckmans qui avaient déjà brillé avec leur précédent album Can of Worms. A ce duo originel viennent désormais s’ajouter les histoires labyrinthiques et puissantes qui empruntent aussi bien à Ovide qu’à Michaux ou Borges, de Maud Chapoutier – tout à la fois comédienne, auteure, musicienne, metteure en scène et adepte géniale de formats hybrides en tout genre.

Plus qu’un album, Les animaux qui n’existent pas est avant tout un spectacle, mis en espace et en lumière par Adrian’ Bourget et Benjamin Thielland, dont le rayonnement a pour l’instant été empêché par un virus quant à lui bien réel. En attendant de pouvoir à nouveau goûter au plaisir des salles obscures, WATCHDOG a d’ores et déjà dévoilé un avant-goût de ce spectacle qui s’annonce d’une folle intensité.

Pierre Horckmans et Anne Quillier nous entrainent dans une sorte de valse rapide, tout autant mélancolique que lumineuse, dont on suit la spirale tourbillonnante comme happés par une force envahissante et multiple.

Pour notre part, nous nous sommes arrêtés sur l’unique morceau du disque sans textes racontés – ou du moins sans textes racontés « par voix humaine » – sans rien trahir de l’identité unique de ce magnifique album. En effet, dans cette sorte de sonate à deux voix pour clarinette et Rhodes, tout se passe comme si on écoutait une histoire, en suivions les développements, le sens, les respirations, les intonations, non pas avec notre entendement mais avec quelque chose de plus profond, de plus organique, quelque chose comme l’intuition.

Pierre Horckmans et Anne Quillier nous entrainent dans une sorte de valse rapide, tout autant mélancolique que lumineuse, dont on suit la spirale tourbillonnante comme happés par une force envahissante et multiple. Et cette force, ne serait-ce pas justement celle de « la horde » éponyme ? Ou peut-être est-ce encore une référence à l’univers de l’auteur de La Horde du Contrevent, Alain Damasio, dont la volonté de repousser les limites du langage et de la narration ne semble pas étrangère au travail de musiciens-conteurs-alchimistes conduit par Watchdog et Maud Chapoutier ?

Le résultat est d’une poésie rare, troublant d’inventivité, et assurément magique : l’inattendu devient évident, l’absurde est ce qu’il reste de plus sensé et le cri, la musique, le murmure s’entrelacent pour ne devenir qu’un seul souffle… Attention, on ne s’en lasse pas !

Auguste Bergot

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Visuel pochette : Benjamin Flahaut (dessin) & Alex Girard (réalisation graphique)

Crédits photo de couverture : Bruno Belleudy

Pour précommander le disque dont la sortie est prévue le 20/11, c’est ici.

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