[PREMIERE] « Ariæ » : Enzo Carniel et Filippo Vignato encadrent le silence

Le tromboniste italien Filippo Vignato et le pianiste français Enzo Carniel, réunis derrière le projet Silent Room, sortiront leur album “Aria” le 16 avril sur notre label franco-japonais préféré, MENACE. Pour le Grigri, ils dévoilent en exclusivité le titre qui clôt cet album tissé de silence : “Aeria”.

Le tromboniste italien Filippo Vignato et le pianiste français Enzo Carniel, réunis derrière le projet Silent Room, sortiront leur album “Aria” le 16 avril sur notre label franco-japonais préféré, MENACE. Pour le Grigri, ils dévoilent en exclusivité le titre qui clôt cet album tissé de silence : “Ariæ”.

Les musiciens ont souvent leurs petites marottes personnelles quand il s’agit de trouver des noms pour leurs projets. Enzo Carniel, lui, semble aimer l’architecture et l’acoustique : après son précédent projet en quatuor « House of Echo », il revient avec « Silent Room », un projet en duo avec le tromboniste italien Filippo Vignato. Et si – le premier portait déjàbien son nom, Silent Room s’offre comme une ode au silence musical, comme une dissertation qui viendrait appuyer les mots célèbres de Miles :

« La véritable musique est le silence, et toutes les notes ne font qu’encadrer ce silence. »

Mais même si le compositeur d’In A Silent Way ne semble pas complètement absent des inspirations qui nourrissent ce projet, c’est bien plutôt sous la sainte égide du tromboniste allemand Albert Mangelsdorff qu’est placé l’album Aria. En effet, le duo Carniel-Vignato avait rendu hommage à ce pionnier du jazz moderne, inventeur du jeu polyphonique au trombone, lors d’un concert à la Cité des Arts en 2014. Et ici encore, la façon dont s’entrelacent les jeux deux jeunes artistes rappelle indiscutablement l’album mythique Art of The Duo, qui avait réuni Albert Mangelsdorff et Lee Konitz (et que vous pouvez écouter en cliquant ici). 

Mais ne nous y trompons pas : Aria n’est pas un album-hommage. Ou alors un hommage oblique, un clin d’œil, ou la reconnaissance d’un héritage – non seulement celui de Mangelsdorff, mais aussi, comme le suggère le titre de l’album, de Bach ou de Goldberg. Et si pour cette première on a voulu vous présenter « Ariæ », le titre qui clôture cet album-capsule, c’est parce qu’on retrouve dans ce titre tous les éléments de cette charpente invisible, mais aussi le chemin que dessinent Carniel et Vignato au milieu de ces ombres. Et on trouve dans ce chemin des choses surprenantes comme une touche d’ambient électro et une pointe de minimalisme japonais (qui fait écho à la double nationalité du label MENACE). 

Cet album, c’est un souffle lent et silencieux, une bulle spatio-temporelle qui se (et nous) balance directement dans l’intimité de cette « silent room » de la Villa Cicaletto en Toscane où il a été enregistré. 

Enzo Carniel, baigné de lumière.

Enzo Carniel, baigné de lumière.

Auguste Bergot

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