YBN Cordae

The Lost Boy, disque de la semaine du Grigri du 12/08 au 18/08

YBN Cordae, c’est un peu le chaînon manquant entre Kendrick Lamar et Chance The Rapper. A tel point que sur ce premier album à la forte odeur de coup de maître, on retrouve un morceau qui ressemble beaucoup au “Humble“ (“Broke as Fuck”) du premier et un autre avec le second en featuring (“Bad Idea”). Mieux, The Lost Boy a même tout de l’album qu’aurait pu/dû faire Chance The Rapper s’il ne s’était pas planté sur The Big Day: du tube à gogo, de la mélodie en masse, un flow à la fois précis et lancinant, de la prod soignée au possible et même une petite envolée gospel (“Sweet Lawd”).

De l’autre côté, les attentes et louanges que cumule le rappeur du Maryland rappellent beaucoup celles que connut le jeune Kendrick en son temps. Un exemple parmi d’autres? Dr. Dre s’est déclaré fan du garçon, tout comme J Cole que YBN Cordae avait pourtant clashé sur « Old N*ggas” et qui, peu rancunier, produit un titre de ce Lost Boy (“RNP”). Sans oublier les prestigieux featurings que le garçon de même pas 22 piges s’offre sur ce debut album: Anderson .Paak (qui tente, dirait-on, de battre le record du monde de feat. cette année), Pusha T, Meek Mill ou encore Ty Dolla $ign.

YBN Cordae termine ce disque à la pochette champêtre par cette punchline “Yeah, I was a lost boy, now I’m found“ (en gros: j’étais un cas perdu et à présent je me suis retrouvé). S’il continue sur cette voie, il risque d’être retrouvé par beaucoup, beaucoup, beaucoup de gens. Mais peut-être pas par le collectif qui l’a fait connaître et à qui il doit son blaze: la bande fondée par YBN Nahmir (pour Young Boss Niggaz) étrangement absente de cet addictif opus de baptême.

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Alliance du bout du monde entre le rappeur Mary Sue et le groupe jazz The Clementi Sound Appreciation. La recette est donnée dès le premier morceau : samples de musique folklorique d’Asie du Sud-Est mixés à des instrumentations live, sur lesquelles se pose le flow et les lyrics abstraites du MC. On se croirait en plein rap alternatif américain, mais cela nous vient directement de l’underground singapourien. Un objet sonique unique et percutant. La sono mondiale, la vraie !

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Le multi-instrumentiste anglais Greg Surmacz ose une formule audacieuse sur ce cinquième album : le mariage, souvent mal compris, entre jazz et beats électroniques. Ce sont les mélodies, saisissantes et limpides, qui captent immédiatement notre attention et nous plongent dans un univers hybride où solos de saxophone croisent les rythmes fracturés d’IDM ou de footwork. Contre toute attente, l’alchimie opère, et l’on entend quelque chose de véritablement inédit. Le genre de projet qu’on adore défendre au Grigri.

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