Csaba Palotaï, Steve Argüelles & Rémi Sciuto

Antiquity, disque de la semaine du Grigri du 01/04 au 07/04

Quand on a créé Le Grigri il y a un peu plus de neuf mois, on voulait évidemment prendre des gens comme Christian Scott ou The Comet is Coming comme trampolines. Mais on voulait aussi et surtout servir de trampoline pour des artistes moins connus, des musicien(ne)s qui aiment bien l’ombre, des personnalités qui n’ont pas l’habitude de faire la une des magazines/webzines. Complice d’Emily Loizeau, Thomas de Pourquery ou John Parish, le Hongrois Csaba Palotaï tombe pile poil dans cette catégorie d’outsider magnifique. Voilà des années qu’il enchaîne les grands albums à la mélancolie cabossée sans recevoir la reconnaissance qu’il mérite. La preuve encore avec ce splendide Antiquity sorti en quasi catimini il y a quelques semaines déjà. Étonnant car il a tout pour plaire: des mélodies renversantes, un invité de gros calibre (le violoncelle de Vincent Ségal), des ambiances ultra cinématographiques, un format parfait pour alterner instants en suspension et montées à réaction (guitare électrique, saxophone, batterie), une pochette bien foutue…. Et puis, toujours sur le fil du rasoir entre le limpide et le trouble, le jazz et le rock, le jour et la nuit, la guitare de Csaba Palotaï prend même sur cet album des accents africains qui ajoutent encore une nouvelle nuance à sa palette. Un album parfait de A à Z, à découvrir lundi prochain (8 avril) au festival Banlieues Bleues à Pantin.

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Pour son second album en 2025, le guitariste, multi-instrumentiste et producteur japonais Takuro Okada signe un hommage à ses influences, de Sun Ra au saxophoniste norvégien Jan Garbarek (avec une reprise de son Nefertiti), en passant par la scène jazz fusion japonaise ou encore Flying Lotus. Ce type d’exercice, souvent raté chez d’autres, est ici parfaitement orchestré : chaque morceau dialogue avec le suivant, tissant un ensemble cohérent qui nous captive, parfois au bord de l’hypnose… comme ces cercles aux centres différents mais si proches de la pochette.

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Au début, les jazzmen offraient aux producteurs hip-hop la matière première idéale pour leurs instrus. Mais aujourd’hui, la boucle s’inverse : ce sont de jeunes groupes qui se laissent imprégner par l’héritage de Madlib ou J Dilla. Symbole de cette mouvance, le quintet polonais Omasta façonne avec Jazz Report from the Hood un jazz-funk live jouissif, aux rythmes enfumés, prêt à être samplé et découpé dans une MPC. Une preuve que les B-boys et les amateurs de blue note n’ont jamais été aussi proches!

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