Csaba Palotaï, Steve Argüelles & Rémi Sciuto

Antiquity, disque de la semaine du Grigri du 01/04 au 07/04

Quand on a créé Le Grigri il y a un peu plus de neuf mois, on voulait évidemment prendre des gens comme Christian Scott ou The Comet is Coming comme trampolines. Mais on voulait aussi et surtout servir de trampoline pour des artistes moins connus, des musicien(ne)s qui aiment bien l’ombre, des personnalités qui n’ont pas l’habitude de faire la une des magazines/webzines. Complice d’Emily Loizeau, Thomas de Pourquery ou John Parish, le Hongrois Csaba Palotaï tombe pile poil dans cette catégorie d’outsider magnifique. Voilà des années qu’il enchaîne les grands albums à la mélancolie cabossée sans recevoir la reconnaissance qu’il mérite. La preuve encore avec ce splendide Antiquity sorti en quasi catimini il y a quelques semaines déjà. Étonnant car il a tout pour plaire: des mélodies renversantes, un invité de gros calibre (le violoncelle de Vincent Ségal), des ambiances ultra cinématographiques, un format parfait pour alterner instants en suspension et montées à réaction (guitare électrique, saxophone, batterie), une pochette bien foutue…. Et puis, toujours sur le fil du rasoir entre le limpide et le trouble, le jazz et le rock, le jour et la nuit, la guitare de Csaba Palotaï prend même sur cet album des accents africains qui ajoutent encore une nouvelle nuance à sa palette. Un album parfait de A à Z, à découvrir lundi prochain (8 avril) au festival Banlieues Bleues à Pantin.

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Derrière le rideau de fer, il y avait des chars, des idéaux dévoyés comme des micros planqués — et plus étrange : du jazz. Spirituel, incandescent, mais surtout clandestin. À l’Est, on soufflait dans les saxs comme on lançait des prières ou des pierres, chez soi ou bien loin des spotlights. Behind the Iron Curtain explore un monde verrouillé, où les disques passaient sous le manteau et la liberté vibrait à chaque note. Des Carpates à l’Oural, le jazz comme insoumission, ou comme cheval de Troie — avec des étoiles plein les oreilles.

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Alliance du bout du monde entre le rappeur Mary Sue et le groupe jazz The Clementi Sound Appreciation. La recette est donnée dès le premier morceau : samples de musique folklorique d’Asie du Sud-Est mixés à des instrumentations live, sur lesquelles se pose le flow et les lyrics abstraites du MC. On se croirait en plein rap alternatif américain, mais cela nous vient directement de l’underground singapourien. Un objet sonique unique et percutant. La sono mondiale, la vraie !

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