Vendredi Grigri #2 : les meilleures sorties de la semaine

La sélection des meilleures sorties de la semaine avec Hus Kingpin, Delvon Lamarr Trio, Pharoahe Monch, Nawaha Doumbia, Azmari et J.U.S..

La vie est une succession de choix. Parfois difficiles, parfois plus évidents encore qu’une intuition cartésienne. Pour cette sélection des sorties des deux dernières semaines, on peut dire qu’on a oscillé entre l’extrême difficulté et l’évidence la plus claire. Extrême difficulté parce qu’on aurait presque aimé sacrer tous ces disques “albums de la semaine” – ne serait-ce que pour s’attarder d’avantage sur ces projets passionnants. Et évidence la plus claire parce qu’on s’est immédiatement senti inspirés pour leur chauffer une place dans le Grigri’s finest. On vous en parle avec amour et vibration.

Hus Kingpin – Portishus (21/01/21)

Conçu en forme d’hommage-réécriture au célèbre Dummy du non moins célèbre groupe de Bristol Portishead, Hus Kingpin relève brillamment le pari de retranscrire l’ambiance de sa source d’inspiration. C’est sombre, profond, underground : l’esprit du trip-hop dans le corps du rap East Cost.

Delvon Lamarr Organ Trio – I Told You So (29/01/21)

En ce début d’année un peu morose, on a bien besoin de cette dose de soul-jazz “feel good” que nous offre l’organiste autodidacte Delvon Lamarr accompagné de Jimmy James à la guitare et Dan Weiss à la batterie. Ils signent avec “I Told You So” un deuxième album studio revigorant et électrique.

Nahawa Doumbia – Kanawa (29/01/21)

“Kanawa” signifie “Ne part pas” en malien. Et pour cause, ce nouvel album militant de la chanteuse malienne Nahawa Doumbia est une adresse à ses jeunes compatriotes pour ne pas céder à la peur en fuyant illégalement leur pays et risquer de tout perdre dans leur périlleuse traversée. Une voix toujours aussi puissante et brûlante d’actualité, portée par la rencontre des rythmes traditionnels Wassoulou et des guitares électriques.

Pharoahe Monch – A Magnificient Day For An Exorcism (22/01/21)

On ne présente plus cette légende qui a marqué durablement l’histoire du hip-hop avec “Simon Says”. Mais on ne pouvait pas ne pas parler de ce nouvel album qui tranche avec ses précédents opus. On connaissait certes à Pharoahe Monch un certain attrait pour les instrus rock, mais avec son nouveau groupe Th1rt3en on plonge carrément dans un rap-rock hybride assez trash (mais toujours aussi brillant). On vous laisse constater par vous-même avec ce titre en collab avec Cypress Hill.

Azmari – Sama’i (22/01/21)

Les six belges d’Azmari nourrissent une belle ambition : inscrire l’empreinte de leurs pas dans ceux du géant de l’éthiojazz Mulatu Astatke. Ils y parviennent brillamment et échappent à l’écueil de la pâle copie. Plus encore, ils enrichissent le genre de leurs marottes : une funk psyché et des emprunts à la musique traditionnelle turque. Préparez-vous à un voyage hypnotique et aride.

J.U.S. – GOD GOKU JAY-Z (18/01/21)

Décidément, le hip-hop US connaît un début d’année chargé (et on va pas s’en plaindre). J.U.S., rappeur/producteur de Détroit lâche une petite bombe pour lancer le nouveau label de l’inimitable Danny Brown, Bruiser Brigade Records. Des prods aux petits soins, des feats en cascade et une mention spéciale pour la pochette de l’album.

Last news

Pour son second album en 2025, le guitariste, multi-instrumentiste et producteur japonais Takuro Okada signe un hommage à ses influences, de Sun Ra au saxophoniste norvégien Jan Garbarek (avec une reprise de son Nefertiti), en passant par la scène jazz fusion japonaise ou encore Flying Lotus. Ce type d’exercice, souvent raté chez d’autres, est ici parfaitement orchestré : chaque morceau dialogue avec le suivant, tissant un ensemble cohérent qui nous captive, parfois au bord de l’hypnose… comme ces cercles aux centres différents mais si proches de la pochette.

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Au début, les jazzmen offraient aux producteurs hip-hop la matière première idéale pour leurs instrus. Mais aujourd’hui, la boucle s’inverse : ce sont de jeunes groupes qui se laissent imprégner par l’héritage de Madlib ou J Dilla. Symbole de cette mouvance, le quintet polonais Omasta façonne avec Jazz Report from the Hood un jazz-funk live jouissif, aux rythmes enfumés, prêt à être samplé et découpé dans une MPC. Une preuve que les B-boys et les amateurs de blue note n’ont jamais été aussi proches!

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