Traque de track #32 – « Bedspring King » de Roc Marciano

Aujourd’hui, Antoine vous fait découvrir le morceau « Bedspring King », parfaite porte d’entrée dans l’univers du rappeur new-yorkais Roc Marciano.

Chaque jour de nouveaux titres entrent dans la programmation du Grigri. Aujourd’hui, Antoine vous fait découvrir le morceau « Bedspring King », parfaite porte d’entrée dans l’univers du rappeur new-yorkais Roc Marciano.

Le morceau débute par un matelas qui couine. Puis arrivent de superbes cordes soulful suivie d’une guitare bluesy entêtante, le tout entremêlé de voix féminines très explicites. Au milieu de cette instru sensuelle, un flow malicieux se balade et nous balance à la fin : « It’s Marc Baby ». Marc c’est le diminutif de celui derrière ce bijou, le rappeur new-yorkais Roc Marciano.

Sa carrière commence au début des années 2000 en participant à des projets du Wu-Tang et de Pete Rock. Mais le vrai coup de projecteur est son premier album solo en 2010 Marcberg. A l’époque, c’est le règne de la trap music, des prods synthétiques et la capitale est Atlanta. Et lui débarque avec des samples obscurs de soul, un flow posé presque susurré et certaines instrus n’ont même pas de drums! Bref en totale contradiction avec le rap du moment mais cet univers va redonner un nouveau souffle au son new yorkais, à ce bon vieux boom bap. Il continue là où Ghostface Killah s’est arrêté, quand celui-ci posait directement sur des morceaux de The Delfonics ou des Jacksons 5. A la fois MC et producteur, Roc Marciano a creusé depuis 10 ans et quasi seul un nouveau sillon dans le paysage rap. Ces albums, tous de qualité jusqu’à son dernier Mt Marci, ont été acclamés par les amateurs de hip hop mais malheureusement il est toujours resté dans l’underground. 

Aujourd’hui les choses pourraient changer. Une nouvelle scène commence à exploser avec notamment la bande de Griselda Records qui a ses racines plutôt du côté du Wu Tang que du rap sudiste. Cela ne serait peut-être pas arrivé sans la radicalité et le talent de Roc Marciano qui a ouvert la voie tout au long de la dernière décennie. Le temps est plus que venu de revoir sa place dans l’histoire récente du hip-hop.

Antoine Dayon

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Pour son second album en 2025, le guitariste, multi-instrumentiste et producteur japonais Takuro Okada signe un hommage à ses influences, de Sun Ra au saxophoniste norvégien Jan Garbarek (avec une reprise de son Nefertiti), en passant par la scène jazz fusion japonaise ou encore Flying Lotus. Ce type d’exercice, souvent raté chez d’autres, est ici parfaitement orchestré : chaque morceau dialogue avec le suivant, tissant un ensemble cohérent qui nous captive, parfois au bord de l’hypnose… comme ces cercles aux centres différents mais si proches de la pochette.

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Au début, les jazzmen offraient aux producteurs hip-hop la matière première idéale pour leurs instrus. Mais aujourd’hui, la boucle s’inverse : ce sont de jeunes groupes qui se laissent imprégner par l’héritage de Madlib ou J Dilla. Symbole de cette mouvance, le quintet polonais Omasta façonne avec Jazz Report from the Hood un jazz-funk live jouissif, aux rythmes enfumés, prêt à être samplé et découpé dans une MPC. Une preuve que les B-boys et les amateurs de blue note n’ont jamais été aussi proches!

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