Quand l’un des co-fondateurs historiques du Souljazz Orchestra la joue solo, ça donne un projet au groove cinégénique et blindé de clins d’oeil hip-hop. À 72h de la sortie de son premier album baptisé Les Paradis Artificiels, le Canadien Pierre Chrétien nous offre la primeur mondiale d’un titre entêtant à l’ambiance seventies.
“Éveil de la cité”, c’est en premier lieu une grosse caisse liminaire qui évoque un imaginaire très Wu-Tang Clan. On pense au “Shimmy Shimmy Ya” d’ODB ou à la version par El Michels Affair de “Tearz”. Et quand on sait que le batteur du projet, Robert Biesewig, a joué avec Ghostface Killah ou Method Man, on se dit que la référence n’est pas innocente. Et puis le morceau prend une toute autre direction, plus proche de la grande époque de la French Library, ces musiques d’illustration pleines de soul et de groove enregistrées à la chaine dans les années 70 avant d’être adoubées et samplées par les rappeurs des décennies plus tard. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien si l’homme à la tête de cette aventure solo à plusieurs (puisqu’on y trouve aussi la percussionniste Marielle Rivard) a choisi un alias très 7e art: Cinephonic. Comme s’il cherchait à créer un film sans image baptisé Les Paradis Artificiels.
Car tout se passe comme si Cinephonic était le jardin secret ou même le journal intime d’un des fondateurs historiques du très énergique et dansant Souljazz Orchestra. Fondé il y a près de vingt ans, ce band canadien explore les voies afrobeat et funk sur le très inspirant label anglais Strut Records. En solo, c’est plutôt son monde intérieur que Pierre Chrétien semble explorer. D’où les sonorités plus oniriques qu’il malaxe sur Les Paradis Artificiels dont la sortie est prévue pour le 2 octobre chez Marlow Records. En plus du piano ou du mellotron, c’est le vibraphone qui a souvent le beau rôle. Comme sur cet “Éveil de la cité” à découvrir en avant-première sur Le Grigri. Le genre de piste à mettre chaque matin comme sonnerie de réveil.

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Le label berlinois Habibi Funk, maître dans l’art de ressusciter les pépites oubliées du Moyen-Orient et de l’Afrique, frappe fort avec sa 33e sortie dédiée au chanteur Ara Kekedjian. Cette compilation nous plonge au cœur de la vibrante communauté arménienne de Beyrouth des années 60 et 70. Au programme : 11 morceaux fusionnant mélodies orientales et psychédélisme, portés par des breaks de batterie irrésistibles, un orgue électrique groovy et des mélodies entêtantes. L’une des meilleures rééditions de l’année !
Si l’équipe de foot brésilienne semble aujourd’hui en quête d’inspiration, la musique, elle, continue de révéler des talents en or. Le jeune Phylipe Nunes Araújo, originaire du Nordeste (terre fertile de Gilberto Gil, Caetano Veloso ou Djavan) en est une nouvelle preuve éclatante. Avec sa MPB lo-fi et intime, il façonne de magnifiques chansons juste avec quelques accords de guitare, des percussions feutrées et son chant feutré. On se laisse emporter dans une ambiance de fin d’été teintée d’une légère brise, grâce au songwriting de ce musicien d’une petite vingtaine d’années mais déjà plein de maîtrise.
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