Quand deux des éléments les plus atypiques de la nouvelle scène jazz UK s’associent pour un intimiste duo piano-guitare, ça donne près de cinq minutes en suspension à mi-chemin entre Brad Mehldau et Radiohead. À découvrir en exclu sur Le Grigri.
Le premier morceau qu’ils avaient révélés avant l’été, c’était une reprise toute en douceur du “Retrograde” de James Blake. Comme le manifeste esthétique d’un duo qui se veut contemporain (dans ses textures), atmosphérique (dans sa démarche) et clair-obscur (dans ses mélodies). Elements parmi les plus atypiques de la nouvelle scène jazz UK, la pianiste Maria Chiara Argirò (une proche de Rosie Turton comme de These New Puritans) et le guitariste Jamie Leeming (un complice d’Alfa Mist, mais aussi de Tom Misch) n’hésitent pas à se placer sous le haut patronage de Pat Metheny et Nils Frahm.
À l’écoute de leur second single “Kōsetsu” disponible à partir du 4 septembre chez Cavalo Records, on pourrait même ajouter Brad Mehldau et Radiohead à la liste des fantômes qui rôdent autour de leur musique en apesanteur. Ce n’est donc pas un hasard si le duo a choisi un mot japonais signifiant “la neige qui tombe” pour baptiser ce nouvel extrait de Flow, leur premier album prévu pour le 16 octobre – car s’il y a bien une patrie du minimalisme, c’est assurément le Pays du Soleil Levant.
Pour le premier clip officiel de cette alliance britannique sous le signe du “less is more”, Maria Chiara Argirò et Jamie Leeming ont donc choisi de laisser carte blanche à l’illustratrice franco-belge Marie Lavis. Résultat, une ambiance onirique, fragile et délicate qui magnifie ce “Kōsetsu” aux points de suspension qui ont des allures de points d’exclamation. Autant dire qu’on vous conseille très fortement de suivre leur page sur Bandcamp pour précommander leur très attendu premier album.
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Pour son second album en 2025, le guitariste, multi-instrumentiste et producteur japonais Takuro Okada signe un hommage à ses influences, de Sun Ra au saxophoniste norvégien Jan Garbarek (avec une reprise de son Nefertiti), en passant par la scène jazz fusion japonaise ou encore Flying Lotus. Ce type d’exercice, souvent raté chez d’autres, est ici parfaitement orchestré : chaque morceau dialogue avec le suivant, tissant un ensemble cohérent qui nous captive, parfois au bord de l’hypnose… comme ces cercles aux centres différents mais si proches de la pochette.
Au début, les jazzmen offraient aux producteurs hip-hop la matière première idéale pour leurs instrus. Mais aujourd’hui, la boucle s’inverse : ce sont de jeunes groupes qui se laissent imprégner par l’héritage de Madlib ou J Dilla. Symbole de cette mouvance, le quintet polonais Omasta façonne avec Jazz Report from the Hood un jazz-funk live jouissif, aux rythmes enfumés, prêt à être samplé et découpé dans une MPC. Une preuve que les B-boys et les amateurs de blue note n’ont jamais été aussi proches!
