Ce power trio made in France, on y croit fort. Alors qu’ils s’apprêtent à sortir leur premier EP le 19 juin, ils offrent au Grigri la primeur de leur clip bien stylé. Logique: entre Jaga Jazzist et Boards of Canada, leur musique ne manque pas de classe synthétique.
Il y a des groupes comme ça auquel on croit dur comme fer. Les Français de Bada-Bada appartiennent à cette catégorie premium. Et la sortie de leur premier EP le 19 juin prochain risque bien de filer un petit coup pied au derrière au jazz made in France. Car le batteur Tiss Rodriguez, le trompettiste Lilian Mille et le saxophoniste Leo Fumagalli ont la double casquette de deux écoles: celle des jams au Baiser Salé où ils sont de la maison (Tiss Rodriguez doublement puisque c’est sa mère Maria qui a fondé ce club culte de la rue des Lombards); et celle des musiques électroniques puisqu’en plus de leurs instruments respectifs, les trois Frenchies manient les effets, claviers et autres machines synthétiques.
Résultat, Bada-Bada mérite bien son nom: c’est-à-dire qu’il bastonne des rythmiques enveloppantes qui évoquent tantôt Jaga Jazzist pour la puissance cuivrée, tantôt Boards of Canada pour les ambiances labyrinthiques, parfois Nils Peter Molvaer pour les envolées éthérées. Et puis, depuis ses débuts, le trio a toujours porté un soin tout particulier à l’univers visuel qui accompagne – voire complète – sa musique. La preuve une fois encore avec ce clip ultra stylé réalisé par Djurdjina Samardzic avec et pour les danseurs Brandon Miel Masele et Joker Yudat. Il montre que Bada-Bada peut faire Boum comme Boom-Boom. Ou pour le dire autrement, il parvient à être aussi méditatif que festif.

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Au début, les jazzmen offraient aux producteurs hip-hop la matière première idéale pour leurs instrus. Mais aujourd’hui, la boucle s’inverse : ce sont de jeunes groupes qui se laissent imprégner par l’héritage de Madlib ou J Dilla. Symbole de cette mouvance, le quintet polonais Omasta façonne avec Jazz Report from the Hood un jazz-funk live jouissif, aux rythmes enfumés, prêt à être samplé et découpé dans une MPC. Une preuve que les B-boys et les amateurs de blue note n’ont jamais été aussi proches!
Le label berlinois Habibi Funk, maître dans l’art de ressusciter les pépites oubliées du Moyen-Orient et de l’Afrique, frappe fort avec sa 33e sortie dédiée au chanteur Ara Kekedjian. Cette compilation nous plonge au cœur de la vibrante communauté arménienne de Beyrouth des années 60 et 70. Au programme : 11 morceaux fusionnant mélodies orientales et psychédélisme, portés par des breaks de batterie irrésistibles, un orgue électrique groovy et des mélodies entêtantes. L’une des meilleures rééditions de l’année !