[PREMIERE] « Tubular Bells » de Pascal Schumacher

Le thème cultissime de la B.O. de L’Exorciste repris au vibraphone en solo? C’est l’exclu du jour du Grigri. Un extrait exclusif d’un album fascinant dont la sortie est prévue pour juin prochain.

Le thème cultissime de la B.O. de L’Exorciste repris par un seul et unique vibraphone? C’est l’exclu du jour du Grigri. Un extrait exclusif d’un album fascinant dont la sortie est prévue pour juin prochain.

C’est un pic, c’est un cap, c’est une péninsule de la culture populaire. “Tubular Bells”, c’est comme le thème des Dents de la Mer ou celui de Psychose: en deux secondes, ils filent la pétoche qu’on soit dans sa chambre, sous sa douche ou sur la plage. A une seule différence près, si John Williams et Bernard Herrmann avaient imaginé leurs gros sons spécialement pour les films de Steven Spielberg et Alfred Hitchcock, le guitariste Mike Oldfield n’avait pas du tout dédié ses lignes tourbillonnantes pour le fameux Exorciste de William Friedkin. Au départ, d’ailleurs, personne n’en voulait de son morceau. Et il a ensuite eu tellement de succès qu’il a purement et simplement participé à lancer le label qui a accepté de le sortir, le Virgin de Richard Branson.

Dans son nouvel album prévu pour le 5 juin, Sol (Neue Meister / DistriArt Musique), Pascal Schumacher s’attaque donc en solitaire à cette montagne de frissons. Il en propose une version minimaliste et serrée comme le café là où Mike Oldfield envoyait la cavalerie lourde. Le plus étonnant, c’est que, comme toute bonne reprise, sa version transpire l’évidence, comme si le morceau avait toujours été écrit pour vibraphone solo. « J’ai découvert une foule de choses sur moi-même, plus que je n’aurais jamais imaginé » raconte-t-il au sujet de ce premier disque en tête à tête avec lui-même. Logique puisque le vibraphoniste luxembourgeois est plus habitué aux aventures collectives que ce soit avec orchestre symphonique ou en quartet, avec le fascinant projets Drops & Points avec Maxime Delpierre ou en alliance avec Bachar Khalifé et Francesco Tristano.

On sent d’ailleurs qu’avec ce titre de disque, Sol, Pascal Schumacher rapproche la solitude et le soleil, comme si la solitude pouvait réveiller un soleil intérieur insoupçonné. Sans doute qu’il n’aurait jamais imaginé en enregistrant ce disque à quel point cette analogie résonnerait quelques mois plus tard avec nos vies de confinés. On espère quand même que le confinement ne sera qu’un mauvais souvenir quand arrivera le moment du concert de sortie de Sol le 14 mai prochain à La Marbrerie de Montreuil.

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Pour son second album en 2025, le guitariste, multi-instrumentiste et producteur japonais Takuro Okada signe un hommage à ses influences, de Sun Ra au saxophoniste norvégien Jan Garbarek (avec une reprise de son Nefertiti), en passant par la scène jazz fusion japonaise ou encore Flying Lotus. Ce type d’exercice, souvent raté chez d’autres, est ici parfaitement orchestré : chaque morceau dialogue avec le suivant, tissant un ensemble cohérent qui nous captive, parfois au bord de l’hypnose… comme ces cercles aux centres différents mais si proches de la pochette.

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Au début, les jazzmen offraient aux producteurs hip-hop la matière première idéale pour leurs instrus. Mais aujourd’hui, la boucle s’inverse : ce sont de jeunes groupes qui se laissent imprégner par l’héritage de Madlib ou J Dilla. Symbole de cette mouvance, le quintet polonais Omasta façonne avec Jazz Report from the Hood un jazz-funk live jouissif, aux rythmes enfumés, prêt à être samplé et découpé dans une MPC. Une preuve que les B-boys et les amateurs de blue note n’ont jamais été aussi proches!

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