Nancy sera-t-elle la nouvelle capitale du groove à la française? Ça en prend le chemin avec ce groupe dont vous nous direz des nouvelles. 24 heures avant sa sortie, le premier clip délicieusement épileptique de leur nouvel album se dévoile en avant-première sur Le Grigri.
Nancy sera-t-elle la New York française? C’est en tout cas ce que laisse sous-entendre le NCY Milky Band dont l’acronyme évoque bien sûr celui de Big Apple, NYC pour New York City vs NCY pour Nancy. Derrière la boutade, il se passe réellement quelque chose de fort dans la ville de naissance Michel Platini, notamment autour du label BMM Records, dont on vous conseille fortement le catalogue sur Bandcamp où l’on retrouve le passionnant duo La Recré. Backing band de ce réservoir à talents lorrains, le NCY Milky Band nous avait d’ailleurs déjà bien séduit le nerf auditif avec un premier album sorti il y a quelques semaines, Our Gurus. Son pitch était simple, clair et attirant: présenter leur musique, leur univers, leur groove en dynamitant leurs idoles, de la harpiste Dorothy Ashby à Madlib en passant par Boards of Canada ou le Fania All-Stars. On n’a pas été les seuls à succomber à cette philosophie proche du fameux Yesterdays New Quintet puisqu’ils ont remporté dans la foulée le tremplin Nancy Jazz Up! du festival Nancy Jazz Pulsations.
Après cette prometteuse carte de visite, Paul Lefebvre (batterie) Louis Treffel (claviers), Antoine Léonardon (basse) et Quentin Thomas (saxophone) ont choisi de ne pas tergiverser et de passer direct à la case second album. Prévu pour l’automne prochain, Burn’IN se dévoile en exclusivité sur Le Grigri avec un premier single complètement tourneboulant. Porté par un clip non moins épileptique signé Pol Bourdellon, “Magic Polo” confirme que NCY Milky Band fait partie des groupes hexagonaux qui peuvent damer le pion à la vampirisante scène anglaise. Même si, sur ce titre, on sent le quartet plutôt tourné vers la très éclectique scène californienne menée par Flying Lotus et le label Brainfeeder. Avec eux, ils partagent cette envie de se projeter dans une sorte de science-fiction sonique entre library music dansante et électronica labyrinthique. Ils définissent d’ailleurs leur musique comme du future astral jazz. Bref, l’avenir leur appartient – si le coronabidule nous lâche un jour les basques bien sûr.
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Derrière le rideau de fer, il y avait des chars, des idéaux dévoyés comme des micros planqués — et plus étrange : du jazz. Spirituel, incandescent, mais surtout clandestin. À l’Est, on soufflait dans les saxs comme on lançait des prières ou des pierres, chez soi ou bien loin des spotlights. Behind the Iron Curtain explore un monde verrouillé, où les disques passaient sous le manteau et la liberté vibrait à chaque note. Des Carpates à l’Oural, le jazz comme insoumission, ou comme cheval de Troie — avec des étoiles plein les oreilles.
Alliance du bout du monde entre le rappeur Mary Sue et le groupe jazz The Clementi Sound Appreciation. La recette est donnée dès le premier morceau : samples de musique folklorique d’Asie du Sud-Est mixés à des instrumentations live, sur lesquelles se pose le flow et les lyrics abstraites du MC. On se croirait en plein rap alternatif américain, mais cela nous vient directement de l’underground singapourien. Un objet sonique unique et percutant. La sono mondiale, la vraie !