Après la présentation du titre « Sous les plis de l’aurore » avec Leïla Martial, l’album Constantine des frères Valentin et Théo Ceccaldi revient pour une deuxième fois sur le Grigri. Cette fois-ci nous avons choisi de vous présenter « Et même le ciel », un tango envoûtant, à mi-chemin entre le jazz, la musique classique et la musique folklorique, conduit par le grand Michel Portal au bandonéon et à la clarinette basse, et accompagné par le Grand orchestre du Tricot.
Constantine, c’est un album-hommage au père Serge Ceccaldi, imaginé et orchestré par ses deux fils Valentin et Théo. 11 de ses compositions sont reprises par un beau florilège de la scène jazz française : Naïssam Jalal, Thomas de Pourquery, Emile Parisien, Airelle Besson… Parmi cette jeunesse bouillonante, on retrouve le multi-intrumentiste légendaire Michel Portal, qui a initié le mouvement Free en France avec François Tusques, joué aux côtés de Richard Galliano, Henri Texier, Jacky Terrasson ou encore Bojan Z, enregistré un album à Minneapolis avec les musiciens de Prince, a composé de nombreuses bandes originales de films, et a été récompensé à de nombreuses reprises pour ses enregistrements de musique classique. Avec cette nouvelle collaboration pour le titre « Et même le ciel », il nous prouve à nouveau que les années n’ôtent rien à la jeunesse musicale.
Alors que la sortie du disque physique est prévue pour le 11 décembre sur le label Brouhaha, le disque numérique sera quant à lui sur les plateformes dès le 27 novembre (le jour où Michel Portal soufflera ses 85 bougies – heureusement que le clarinettiste ne manque pas de souffle !). L’occasion de profiter de cette nouvelle immersion en avant-première avant de savourer l’ensemble des titres. Et pour rendre cette immersion encore plus authentique, on a préféré laisser la parole à Théo Ceccaldi et à ses mots d’amitié teintée d’admiration pour Michel Portal. Et regarder comme depuis le trou de la serrure la rencontre entre ces deux immenses artistes.
« La première fois que j’ai rencontré Michel pour préparer un concert en duo, il est venu à la maison.
83 ans, 10h du matin, le bonhomme débarque avec sa clarinette basse, sa petite clarinette, son bandonéon et une énorme valise remplie de partitions réarrangées spécialement pour nous. 4 étages, pas d’ascenseur. C’est pas cela qui allait le décourager. Mon petit appartement se transforme très vite en champ de bataille, il m’avait prévenu au téléphone, « j’aime travailler », ça tombait plutôt pas mal, moi aussi. Les partitions virevoltent dans l’appart, jonchant tous les petits mètres carrés à présent. Les compositions se succèdent vite, pas le temps de rejouer 3 fois la même, on choisira plus tard. Des Tango, des vieilles chansons enregistrés avec Gainsbourg à l’époque, tout y passe. Et on cherche, et on fouille, comment faire sonner avec ces instruments mélodiques, un violon et une clarinette.
18h, on n’a même pas pris le temps de s’arrêter pour déjeuner et nous sommes remplis de musique. Je suis moi-même rempli d’une énergie phénoménale que ce vieux monsieur vient de me transmettre, comme un Blast, un shoot en pleine lucarne.
C’est ça Michel, une urgence de créer, une volonté de sans cesse se remettre en question, de se renouveler.
C’est pourquoi quand nous avons ressorti ce Tango, une des pièces emblématiques de la musique de notre père, qui a bercé notre enfance,
Nous avons d’emblée pensé à Michel en invité spécial, au bandonéon (offert par Astor Piazzolla himself) et à la clarinette basse pour ce solo enflammé.
Merci Michel pour ce feu sacré. »
Théo Ceccaldi
Crédits photo de couverture : Aurore Fouchez
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