Quand le plus punk des saxophonistes italiens décide de célébrer le justicier masqué au costume noir, on ne peut qu’être intrigué. Prévu pour le 13 novembre chez Cam Jazz, le Zorro du Francesco Bearzatti 4tet est une immense partie de plaisir dont on a la joie de vous présenter le premier clip en avant-première.
Francesco Bearzatti a toujours été attiré par les personnalités anticonformistes. Le nom de son groupe, le Tinissima 4tet, il le doit à la photographe, actrice et militante révolutionnaire italienne Tina Modotti. Avec cette formation serrée et excitante comme le café, il a déjà célébré par le passé des figures aussi différentes qu’inspirantes comme Thelonious Monk, Malcolm X ou Woody Guthrie. Et à chaque fois, le saxophoniste italien y instillait un je ne sais quoi punk-rock qui fait sa patte, son charme et sa réputation.
Son nouveau dada? Le légendaire Zorro auquel il consacre tout un album dont la sortie est prévue pour le 13 novembre sur le label Cam Jazz. Un justicier masqué iconique, qui défend les pauvres avec humour et panache, c’est pile poil dans la ligne philosophique du Tinissima 4tet. Et puis, au-delà du symbole politique que représente Zorro, il y a aussi tout un rapport à l’enfance qui ressurgit avec un tel personnage, comme une madeleine de Proust commune à des générations de spectateurs, tant le cavalier noir a souvent été porté à l’écran, qu’il soit petit ou grand.
Une magnifique partie de plaisir à mi-chemin entre Ennio Morricone (pour le sifflement initial), Charles Mingus (pour l’esprit mariachi jazz) et Gato Barbieri (pour la belle humeur cuivrée)
Pour le premier clip du projet qu’on est heureux de vous présenter en avant-première sur Le Grigri, Bearzatti et sa bande ont d’ailleurs monté des extraits d’une célèbre version de Zorro, celle signée par Douglas Fairbanks il y a tout juste un siècle en 1920. Une mise en images délicieusement vintage qui contraste avec le jazz moderne et éruptif du saxophoniste italien. Une vidéo qui nous touche d’autant plus qu’elle présente l’un de nos morceaux préférés du disque, “El Regreso” (“Le Retour” en VF): une magnifique partie de plaisir à mi-chemin entre Ennio Morricone (pour le sifflement initial), Charles Mingus (pour l’esprit mariachi jazz) et Gato Barbieri (pour la belle humeur cuivrée).
Ce projet jouissif aurait dû tourner à un peu partout en France en cet automne, que ce soit au festival Jazzdor ou au Nevers Djazz Festival. Malheureusement, le coronavirus est le premier ennemi à avoir fait battre en retraite le grand Zorro, le beau Zorro, malgré son cheval et son grand chapeau. Gageons que ce n’est que partie remise: vivement que ce Zorro à la Bearzatti fasse son grand Regreso au plus vite.
le trompettiste, Giovanni Falzone, le bassiste Danilo Gallo, le batteur Zeno de Rossi et le saxophoniste Francesco Bearzatti aka le Tinissima 4tet
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Artiste chouchou du Grigri, Kassa Overall revient avec un cri d’amour pour le hip-hop en revisitant des classiques des 90’s. Ici, pas de simples copier-coller, mais de véritables réinterprétations. Si certains choix, comme A Tribe Called Quest ou Digable Planets, semblent évidents (mais réussis !), c’est dans les contre-pieds musicaux que réside la vraie surprise. La mélodie ensoleillée californienne de Nuthin but a « G » Thang devient mystérieuse et envoûtante, tandis que la folie sudiste de Back That Azz Up se transforme en comptine jazz. Et cette version de Big Poppa à la flûte ? Une des plus belles reprises rap tous genres confondus.
Le saxophoniste, flûtiste et producteur Chip Wickham poursuit son parcours impeccable avec ce nouvel opus, The Eternal Now. Son jazz mélodique explore de nouveaux horizons, entre musique de film, groove soul et influence « Ninja Tunesque » — rien d’étonnant : le batteur de The Cinematic Orchestra est de la partie. Il s’en dégage une ambiance hors du temps, légèrement mélancolique mais profondément belle. Le disque parfait pour les week-ends d’automne ensoleillés, tasse de café à la main.