Le 26 octobre prochain, le label parisien Stima Records ressuscitera une bombe créole de 1987. Devenu introuvable et donc culte, Dou Van Jou est un cocktail de gwo-ka, de jazz, de salsa et de textures électroniques eighties. Une sorte de fantasme cosmopolite et noctambule dont on vous dévoile ici même un intense extrait en avant-première.
On ne sait pas pourquoi, mais c’est comme un symbole de vous balancer cette exclu le lendemain de l’annonce d’un couvre-feu à Paris. Parce que ce disque, peut-être à cause de ses sonorités eighties, peut-être à cause de ses rythmes gwo-ka, peut-être à cause du nom de son auteur (Jimmy Blanche), peut-être à cause du CV de ce même auteur (éminent organisateur d’événements dont la fameuse venue de Prince au Palace en 1981), eh bien il nous évoque la nuit blanche. On se dit qu’en 1987 lors de sa sortie, il a dû accompagner pas mal de danse, pas mal de fête, pas mal de vie. Plus de trente ans plus tard, il n’a rien perdu de son charisme.
Car c’est incroyable de voir à quel point Dou Van Jou aurait pu être créé hier qu’il n’en serait pas moins ultra contemporain. Parce qu’il mélange les traditions créoles aux sonorités les plus futuristes de l’époque (et que ces sonorités sont clairement revenues en force en ce XXI siècle). Parce qu’il se fout des catégories et peut dégainer une flèche de salsa en plein milieu d’une séquences aux accents disco boogie. Parce que sa pochette hyper classe a la beauté de l’intemporel (la preuve, le disque de Makaya McCraven autour de Gil Scott-Heron a repris ce même code couleur en début d’année).
Cerise sur le cocktail, Dou Van Jou est ce qu’on pourrait appeler une galette complète. Car il propose à la fois des titres taillés pour le dancefloor comme le cultissime “Misik A Moun A Kaz”, mais aussi des pièces plus introverties, taillées dans le diamant. Et comme on n’a plus le droit de danser à partir de samedi, on a préféré vous faire découvrir la face poétique de Jimmy Blanche, ce sera moins frustrant. Avec le morceau titre du disque “Dou Van Jan”, on retrouve cette merveilleuse hybridation gwo-ka jazz qu’on avait déjà adorée chez Erick Cosaque. Un voyage à travers le temps puisque Jimmy Blanche y alterne entre piano acoustique faussement foutraque et lignes de synthé vraiment spatiales.
Une avant-première qu’on doit au label français Stima Records, qui a eu la bonne idée de ressusciter le 26 octobre prochain cet album devenu introuvable et dans lequel on retrouve, entre autres, le maître Roger Raspail. Pour l’occasion, ils ajouteront même un titre inédit “Kimbe” et un remix par Baerlz du fameux “Misik A Moun A Kaz”. On serait vous, on l’achèterait avant qu’il ne redevienne introuvable car l’édition vinyle ne compte que 500 exemplaires.
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