[PREMIERE] « Come Back Later » de Sarah Murcia

48 heures avant sa sortie, le nouvel album de la contrebassiste et chanteuse française débarque sur Le Grigri. Enfin, pas tout le disque hein? Juste un titre, notre préféré. Rien que ça.

Le conservatisme, c’est pas trop le genre de Sarah Murcia. A chaque nouvel album, c’est presque même une nouvelle aire sonique qu’elle explore. Entre une digression autour du cultissime Never Mind The Bollocks des Sex Pistols, une échappée transcontinentale avec la oudiste Kamilya Jubran ou un trip ECM avec le clarinettiste Louis Sclavis, la voilà qui débarque avec un disque à son image, mi-pop, mi-jazz, totalement chelou, délicieusement foutraque. Un disque dans lequel on retrouve quand même Benoît Delbecq, le maître hexagonal du piano préparé et trafiqué, fabriquer des beats aux e-drums (oui, oui).

Baptisé Eyeballing, ce disque est né d’une envie de tubas et de chansons. Chacun ses rêves. Mais quand ils se réalisent de cette manière, on valide. Car pour l’occasion, Sarah Murcia a donc frappé à la porte de François Thuillier (pour le tuba) et de Vic Moan (pour les paroles des chansons). Last but not least, Olivier Py est au saxophone, Steve Argüelles à la production et Magic Malik à la composition (pour un titre). Le tout sort, très logiquement, sur le label dStream, la maison mère des productions signées Benoit Delbecq.

Pour Le Grigri et rien que pour Le Grigri, Sarah Murcia a accepté de révéler un titre qui représente totalement l’esprit de Eyeballing. Avec chassé-croisés de cuivres, spoken word frenchy, rythmiques DIY, “Come Back Later” exerce un charme vénéneux. Il faut dire que l’une de ses punchlines, c’est “April is the cruelest month / children are the cruelest ones / secrets only you can hear / tender nothings in your ear”. “Come Back Later”, c’est comme la poésie, il a vrai goût de goût de reviens-y.

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Pour son second album en 2025, le guitariste, multi-instrumentiste et producteur japonais Takuro Okada signe un hommage à ses influences, de Sun Ra au saxophoniste norvégien Jan Garbarek (avec une reprise de son Nefertiti), en passant par la scène jazz fusion japonaise ou encore Flying Lotus. Ce type d’exercice, souvent raté chez d’autres, est ici parfaitement orchestré : chaque morceau dialogue avec le suivant, tissant un ensemble cohérent qui nous captive, parfois au bord de l’hypnose… comme ces cercles aux centres différents mais si proches de la pochette.

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Au début, les jazzmen offraient aux producteurs hip-hop la matière première idéale pour leurs instrus. Mais aujourd’hui, la boucle s’inverse : ce sont de jeunes groupes qui se laissent imprégner par l’héritage de Madlib ou J Dilla. Symbole de cette mouvance, le quintet polonais Omasta façonne avec Jazz Report from the Hood un jazz-funk live jouissif, aux rythmes enfumés, prêt à être samplé et découpé dans une MPC. Une preuve que les B-boys et les amateurs de blue note n’ont jamais été aussi proches!

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